Un service brimé
Denyse Mazerolle, Coordonnatrice Comité diocésain de Solidarité et Justice Sociale Région d’Edmundston
En tant que responsable du comité de Solidarité et de justice sociale du Diocèse d’Edmundston, je me questionne sur les raisons de notre gouvernement provincial pour effectuer des coupures aux budgets de nos banques alimentaires dans la province. Ce service qui offre de l’espoir aux assistés sociaux et maintenant aux travailleurs pauvres est brimé! Que se passe-t-il? Nous sommes rendus à diminuer la capacité des personnes à s’alimenter sainement? Quand on voit le coût de la vie augmenter continuellement et les revenus restant stagnants, il faut réévaluer notre système social et non effectuer des coupures. Les médias nous informent que le Nouveau-Brunswick a le taux le plus élevé d’enfants obèses au Canada. Ceci est facile à comprendre lorsque la seule chose que l’on peut se payer est des pâtes alimentaires. On reconnaît une société saine par sa générosité. La population est très généreuse et elle n’en attend pas moins de son gouvernement. Ça nous prend un meilleur financement pour les banques alimentaires afin qu’elles puissent assurer leur survie et être capable de poursuivre leur mission qui est essentiel pour les moins bien nantis de notre société. L’autre sujet qui me brûle les lèvres: pourquoi la société de la couronne intitulée Inclusion économique et sociale, qui a pour but de diminuer la pauvreté, soit transférée au ministère du Tourisme, Patrimoine et Culture du NouveauBrunswick? C’est inconcevable! J’ai bien de la difficulté à comprendre pourquoi prendre une telle décision. Cette société devrait être rattachée au ministère du Développement Social, ce qui ferait plus de sens, car cette société et le Développement social travaillent pour la même clientèle. De cette façon, la main droite sait ce que fait la main gauche… Cette société qu’on appelle Inclusion économique et sociale, a donné au départ bien de l’espoir puisque cette société disposait d’une collaboration étroite entre le secteur privé, le secteur gouvernemental et le secteur communautaire. Ces comités de gens concernés par la pauvreté et qui connaissent les défis et les besoins des pauvres, étaient et sont en mesure de développer et continuer à développer des initiatives locales. Comme ce sont des initiatives locales basées sur des contributions volontaires, les régions les mieux nanties peuvent prendre plus d’initiatives que celles moins fortunées. Puisqu’il s’agit de fonds publics, il faut garantir l’égalité des services dans toutes les communautés, sans faute. Tous les citoyens de notre belle province désirent vivre dans la dignité, le respect et habiter dans un milieu sain et sécuritaire où la justice sociale est une réalité concrète. En osant espérer que la population saura réagir favorablement à ce dilemme.