L’oléoduc Énergie Est pourrait revenir sur la table
L’abandon d’Énergie Est par TransCanada signifie que les autres projets d’oléoducs s’avèrent plus cruciaux que jamais pour l’exportation de pétrole canadien, signale un analyste. Dirk Lever, de AltaCorp Capital, maintient que pendant environ un an, les producteurs canadiens devront acheminer toute quantité supplémentaire de pétrole par wagons puisque les oléoducs de l’Ouest ont pratiquement atteint leur plein rendement. Il prévient que leur capacité ne sera accrue qu’avec le remplacement de la Ligne 3 d’Enbridge par un nouvel oléoduc en voie de construction, qui acheminera quotidiennement 370 000 barils de pétrole de plus vers les États-Unis d’ici le début 2019. Mais cette capacité additionnelle permettra à peine de répondre à la hausse de production attendue, ajoute-t-il. Une véritable marge de manoeuvre n’apparaîtra selon lui qu’après l’expansion du pipeline Trans Mountain par Kinder Morgan, qui devrait permettre le transport de 590 000 barils de plus chaque jour vers la fin de 2019. TransCanada n’a toujours pas obtenu le feu vert des États-Unis pour son projet Keystone XL, mais Dirk Lever compte sur les 830 000 barils quotidiens qu’il transportera pour accommoder la croissance de la production canadienne jusqu’en 2030, où elle devrait atteindre cinq millions de barils par jour. M. Lever soutient que l’oléoduc Énergie Est pourrait revenir sur la table si un de ces trois projets avorte ou si les conditions du marché stimulent la production. «Énergie Est était beaucoup plus que ce dont on avait besoin, a-t-il expliqué. Les producteurs n’allaient pas payer pour autant de capacité en surplus, donc je ne suis pas étonné que ce soit tombé à l’eau.» «Si un autre de ces pipelines est largué, alors on aura besoin d’Énergie Est», a-t-il prévenu. - La Presse canadienne