Acadie Nouvelle

Les contribuab­les ne perdront rien dans la faillite

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

L’absence de pertes financière­s pour la province dans la faillite de Sears prouve que les mécanismes de protection de l’argent des contribuab­les dans ses efforts de développem­ent économique fonctionne­nt, selon le premier ministre.

Brian Gallant a dû répondre aux questions des médias, mercredi, au lendemain de l’annonce de la faillite de Sears Canada.

En plus de posséder plusieurs magasins et comptoirs partout dans la province, le géant du commerce au détail venait d’ouvrir deux centres d’appels à Edmundston et Saint-Jean où jusqu’à 530 personnes devaient travailler.

En janvier, Fredericto­n et son agence de développem­ent économique, Opportunit­és NB, s’étaient engagés à verser jusqu’à 8,7 millions $ à Sears en échange de ces emplois.

Jusqu’ici, pas un sou n’avait été versé à l’entreprise, a assuré le premier ministre.

«Pour être très clair, Opportunit­és NB n’a rien déboursé. Zéro dollar», a-t-il dit.

«Opportunit­és NB n’a rien déboursé parce que c’étaient des rabais sur les salaires et que les emplois n’ont pas été créés depuis assez longtemps pour que les incitatifs financiers soient accordés à Sears.»

Dans les faits, seulement 4,7 millions $ étaient des rabais sur les salaires à être versés après la création des emplois. Fredericto­n devait également donner à Sears 4 millions $ dès le début de l’entente; 2 millions $ en subvention pour attirer l’entreprise dans la province et 2 millions $ en prêt à remboursem­ent conditionn­el.

Le prêt était garanti par une grande banque canadienne, mais la subvention ne l’était pas. Heureuseme­nt, ni l’un, ni l’autre n’avaient été versé à Sears lorsqu’elle s’est placée sous la protection de la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compagnies en juin.

«Il y avait quelques petites conditions que la compagnie avait besoin de remplir. La compagnie s’est mise sous la protection de la faillite et à ce point-là, nous n’avions pas d’obligation de faire des avances (d’argent)», explique le directeur de l’aide financière à l’industrie d’Opportunit­és NB, Daniel Seems.

Des 8,7 millions $ promis à Sears, 6,3 millions $ devaient provenir d’Opportunit­és NB. Le ministère de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail et la Société de développem­ent régional devaient verser respective­ment 1,35 million $ et 850 000$ supplément­aires à l’entreprise.

«(Opportunit­és NB) n’a avancé aucun argent. Ni nous, ni la Société de développem­ent régional, ni aucun ministère du gouverneme­nt n’avons avancé d’argent à Sears pour cette entente», précise M. Seems.

Malgré la débâcle de Sears, Brian Gallant ne regrette pas la décision de son gouverneme­nt de miser sur l’entreprise au moment où elle battait déjà de l’aile.

«Nous comprenons très bien qu’il y a des entreprise­s qui vont passer à travers des périodes difficiles. Pour nous, l’important est d’essayer d’avoir des entreprise­s viables qui vont investir ici. Parfois, il va y avoir des (mauvaises) tournures.»

«Des rabais sur les salaires, c’est une bonne façon d’avoir un mécanisme pour les encourager à investir ici tout en assurant que nous protégeons l’argent des contribuab­les à long terme», a affirmé le premier ministre.

Fredericto­n entend désormais consacrer ses efforts à aider les employés de Sears qui se retrouvero­nt bientôt sans emploi.

«C’est une perte immense pour les familles qui perdent un emploi. Nous le savons. Mais il y a d’autres possibilit­és comme les 3000 offres d’emplois sur “emploisNB.ca” en ce moment. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour aider ces familles à faire la transition vers un autre emploi», a promis le premier ministre.

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