L’Amérique s’ouvre sur le monde
Alcide F. LeBlanc, Moncton
En novembre, dès la victoire surprenante pour ne pas dire truquée, je m’étais formellement promis, devant témoins, que je ne visiterais plus les États-Unis ni mes soeurs qui habitent non loin de Boston. Mais, comme certaines personnalités politiques qui parfois ne respectent pas leurs engagements électoraux, j’ai décidé d’avouer mes fautes et j’en suis même libéré! D’abord, presque toutes les personnes que j’ai rencontrées au cours de la semaine dernière me sont apparues fort sympathiques, humbles, polies, ouvertes, contrairement à celles que j’ai connues lors des voyages antérieurs. On dirait que la victoire de monsieur Donald Trump à la tête de leur pays a contribué largement à leur faire prendre conscience qu’elles doivent avoir un peu plus d’humilité. En effet, le narcissisme imposant de ce président leur a comme dévoilé leur propre identité d’autrefois. Ce n’est pas un secret. Par le passé, plusieurs Américains se voyaient nettement supérieurs aux autres nations, ils se croyaient plus riches, pensant posséder la meilleure armée, se jugeant le leader incontestable de la planète, s’imaginant avoir la démocratie exemplaire. Évidemment, ils ne connaissaient encore les ruses des Russes ni leur indifférence massive à exercer leur droit de vote. Disons-le. Moins de 50% ont voté en novembre 2016. Voilà ce qui leur est arrivé. Avant et le jour des élections, la population américaine voyait en cet homme le messie moderne qui allait tout régler en un clin d’oeil. La violence terrifiante cesserait, la sécurité garantie par le grand mur entre le Mexique et leur pays; la Corée du Nord cesserait ses folies; les musulmans ne viendraient plus s’établir au pays des merveilles pour corrompre leurs pures moeurs. On allait concentrer les efforts sur un programme d’infrastructures modernes. L’héritage de monsieur Obama passerait aux oubliettes comme celui de la santé et remplacé par une perfection jamais vue. En d’autres mots, le rêve américain est devenu un véritable cauchemar. D’où une nouvelle attitude chez nos voisins. Pour l’une des premières fois de ma vie, les Américains connaissent enfin le nom de notre premier ministre et ils seraient fort heureux et fiers maintenant qu’il est leur président au lieu de celui qui est presque constamment en conflit avec son entourage et l’ensemble des leaders du monde entier.