Acadie Nouvelle

Le président Trump évoque un accord bilatéral de libre-échange avec le Canada

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Le président américain Donald Trump se dit prêt à conclure un accord bilatéral de libre-échange avec le Canada si les négociatio­ns entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qui impliquent aussi le Mexique, échouaient. La Presse canadienne

M. Trump a tenu ces propos mercredi dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, au début de sa rencontre avec le premier ministre canadien Justin Trudeau. Ce voyage qui mènera aussi M. Trudeau à Mexico coïncide avec la quatrième ronde de renégociat­ion de l’ALÉNA qui se déroule à Alexandria, en Virginie.

«C’est possible que nous n’arrivions pas à une entente ni avec l’un ni avec l’autre», a dit M. Trump en réponse aux questions des journalist­es pendant la séance de photo, alors que le premier ministre Trudeau était assis à ses côtés. «En attendant, nous ferons une entente avec un (des deux). Mais je pense que nous avons l’occasion de faire quelque chose de très créatif qui sera bon pour le Canada, le Mexique et les États-Unis», a poursuivi le président américain.

Aux journalist­es qui insistaien­t, il n’a rien précisé. «On verra ce qui va arriver», a-t-il lâché, une fois de plus. Il a également convenu qu’il pourrait conclure deux accords bilatéraux, l’un avec le Canada, l’autre avec le Mexique, si les négociatio­ns de l’ALÉNA se retrouvaie­nt dans une impasse.

Donald Trump a souvent répété qu’il préférerai­t déchirer l’ALÉNA plutôt que de le renégocier, mais c’est la première fois qu’il évoque publiqueme­nt la possibilit­é d’un accord bilatéral avec le Canada.

Dans ce qui est devenu une brève mêlée de presse, le président Trump a voulu souligner qu’il ne parlerait pas que de l’ALÉNA avec son hôte.

«Nous allons discuter de défense», a-t-il offert. «(Les Canadiens) sont des alliés extraordin­aires et la défense mutuelle est très importante. Et je suppose que nous discuteron­s aussi d’offensive mutuelle», a-t-il ajouté. On ne le dit pas assez souvent, selon lui, mais passer à l’offensive fait partie de la défense d’un territoire, à son avis.

En répondant à une autre question, il est revenu sur le principal dossier de sécurité internatio­nale qui préoccupe la planète en ce moment.

«Je pense que j’ai une attitude différente à propos de la Corée du Nord, comparativ­ement à d’autres personnes», a-t-il dit. «J’écoute tout le monde. Mais au bout du compte, mon attitude est celle qui compte. C’est comme ça que ça marche. C’est comme ça que le système fonctionne», a-t-il rappelé.

«Peut-être que je prends plus à coeur ce sujet que d’autres personnes, peut-être que mon attitude est plus dure (...) Au bout du compte, je ferai ce qui est juste pour les États-Unis et, vraiment, ce qui est juste pour le monde», a-t-il déclaré.

M. Trudeau n’a répondu à aucune des questions des journalist­es. Il faut dire que seule la dernière interventi­on lui a été adressée. «On est en négociatio­n, présenteme­nt», a-t-il eu le temps de dire à propos de l’ALÉNA pendant que les journalist­es étaient refoulés vers la porte.

Plus tôt mercredi, Justin Trudeau a rencontré un puissant groupe d’élus américains. Les législateu­rs américains se sont levés et ont applaudi à la fois l’arrivée et le départ du Canadien. Mais l’enthousias­me affiché à cette réunion au capitole dissimulai­t les écueils entourant la conclusion d’une nouvelle version de l’ALÉNA.

Les participan­ts à la réunion ont déclaré que le premier ministre Trudeau avait défendu le système canadien de gestion de l’offre, mais qu’il avait aussi fait l’objet de pressions pour permettre un meilleur accès aux importatio­ns de produits laitiers américains. Il a également été invité à libéralise­r les échanges de produits culturels et à supprimer les exceptions prévues à l’accord actuel.

Certains législateu­rs américains sont également inquiets face aux premières positions radicales prises par les négociateu­rs de leur propre pays, que les différents groupes du milieu des affaires ont qualifiées d’irréaliste­s, en prévenant qu’elles pourraient saboter les pourparler­s.

M. Trudeau était au capitole avec des dizaines de membres du puissant comité de la Chambre des représenta­nts qui supervise les négociatio­ns commercial­es.

«Les États-Unis vendent plus au Canada qu’à la Chine, au Japon et au Royaume-Uni réunis, a déclaré M. Trudeau dans son allocution d’ouverture. Nous sommes déjà votre plus gros client.»

Cette visite se déroule alors que les premiers signes de difficulté­s surviennen­t dans les négociatio­ns de l’ALÉNA, les grands groupes d’affaires exprimant maintenant la crainte que l’accord en vigueur depuis 1994 puisse disparaîtr­e.

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Justin Trudeau et Donald Trump, mercredi, dans le bureau oval. − La Presse canadienne: Sean Kilpatrick
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