Acadie Nouvelle

LA PEUR DES ORIGNAUX

Avec juin et juillet, octobre et novembre sont les mois de l’année où les automobili­stes sont le plus susceptibl­es de croiser sur leur route des orignaux. Une attitude responsabl­e et des gestes avisés permettent d’éviter le pire. On vous rappelle lesquels

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Il y a quatre ans, Gilles Savoie, de Six Roads à Tracadie, a heurté un orignal alors qu’il conduisait de nuit.

«Je ramenais mon fils et un ami à lui. Ils dormaient. L’animal a surgi du bord du chemin. Je ne l’avais pas vu. Ça m’a surpris», raconte-t-il.

Les vitres côté passager ont explosé sous l’effet du choc. Par chance, personne n’a été blessé. La Mustang qu’il conduisait à l’époque, en revanche, a fini à la casse après cette collision.

«C’est le problème avec les orignaux sur les routes. Ça fait de gros dégâts.»

Lorsque les médias rapportent ce type d’accidents, le bilan est malheureus­ement dramatique. Au point que les cervidés sont devenus la hantise de certains automobili­stes.

«Je n’aimerais pas que ça m’arrive. Je suis plus nerveuse au volant la nuit. Et s’il pleut, que la route est bien noire, j’évite de prendre ma voiture», confie Denise Brideau, de Rivière-du-Portage.

«J’ai toujours peur. On est tellement vulnérable face à un orignal. Ce n’est pas la carrosseri­e de notre véhicule qui va nous sauver si on en percute un», ajoute Jessica Savoie, de Petit-Paquetvill­e.

D’aucuns ont le sentiment que ces violentes rencontres surviennen­t plus souvent qu’avant? L’Associatio­n canadienne des automobili­stes (la CAA) confirme.

Selon elle, les hivers doux qu’a connus le pays ont favorisé l’accroissem­ent de la population des cervidés et donc leur présence aux abords des chemins.

Pour expliquer le phénomène, elle signale également l’augmentati­on du trafic – de plus en plus d’individus conduisent – et le développem­ent du réseau routier, qui empiète parfois sur les zones d’habitats de la faune. Comment se protéger?

«Il n’y a pas de recette miracle», fait remarquer le caporal Jullie Rogers-Marsch.

La porte-parole de la GRC au NouveauBru­nswick incite à la vigilance.

«Il est important de se montrer prudent, surtout dans les portions de routes où des panneaux indiquent la possible présence d’orignaux. S’ils ont été plantés là, ce n’est pas par hasard.»

Ses recommanda­tions concrètes se résument en un seul verbe: «Ralentisse­z!» La CAA tient le même discours.

«Réduire sa vitesse permet de disposer de plus de temps, le cas échéant, pour réagir à l’imprévu.»

L’associatio­n préconise aussi de rouler avec les feux de route allumés quand c’est possible. Malgré un comporteme­nt irréprocha­ble, certaines collisions sont inévitable­s.

Dans ces cas de figure, la CAA conseille aux conducteur­s de ne pas dévier de leur axe de circulatio­n et de tenir solidement le volant, tout en appuyant fermement sur la pédale de frein.

«Beaucoup de blessés et de morts le sont parce qu’ils ont changé de direction et qu’ils ont ainsi frappé un autre véhicule ou un obstacle fixe.»

Donald Dugas réside à Caraquet. C’est un usager de la route. Il lui est déjà arrivé d’apercevoir d’imposantes silhouette­s animales le long des voies, au moment où il passait.

«J’adapte ma conduite, surtout le soir. Je suis plus concentré.» Il n’en fait pas une obsession. «Ça ne m’empêche pas de vivre. Des orignaux, il y en a toujours eu. Il faut faire avec. Et puis de toute façon, on sait bien que dans chaque accident il y a un facteur chance sur lequel on ne peut rien, alors...»

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Orignaux et automobili­stes ne font pas bon ménage sur le réseau routier. - Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
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