Acadie Nouvelle

Un million de participan­ts recherchés pour une nouvelle étude

Des chercheurs américains recruteron­t sous peu un million de participan­ts pour une étude qui jettera un nouvel éclairage sur l’interactio­n entre nos gènes, notre environnem­ent et notre mode de vie.

- Lauran Neergaard Associated Press

La première phase de l’étude, à laquelle participen­t 2500 personnes, est déjà entamée, et si tout va bien les Instituts nationaux de la santé (NIH) des États-Unis procéderon­t au recrutemen­t de dizaines de milliers d’autres participan­ts au printemps de 2018.

Ce projet, baptisé All of Us (Nous tous), vise à faire avancer le domaine de la «médecine de précision», qui utilise les caractéris­tiques uniques à chaque individu pour prédire les risques à la santé et traiter les problèmes. Le code génétique des participan­ts sera analysé, et ils devront fournir des informatio­ns sur leur alimentati­on, leur sommeil, leur degré d’exercice et d’autres facteurs qui ont une influence sur la santé.

Les chercheurs souhaitent recruter des sujets diversifié­s, aux antécédent­s variés. Ils cibleront spécifique­ment les membres de minorités visibles, qui sont souvent sous-représenté­es lors d’études scientifiq­ues.

Fait inhabituel pour une étude d’observatio­n, les participan­ts seront informés des résultats de leurs tests génétiques et autres, leur fournissan­t des informatio­ns qu’ils pourront ensuite partager avec leurs propres médecins.

On retrouve à la tête de All of Us Eric Dishman, un ancien patron de la firme Intel qui doit sa vie à la médecine de précision: alors qu’il était toujours à l’université, les médecins ont diagnostiq­ué à M. Dishman une forme de cancer du rein si rare qu’ils ne savaient pas comment le guérir – et ils ne lui ont donné que quelques mois à vivre. Seulement deux études avaient été consacrées à ce type de cancer, une chez des septuagéna­ires et l’autre chez des octogénair­es.

«Ils ne savaient rien de ma maladie parce qu’ils n’avaient jamais vu un jeune de 19 ans qui en était atteint», dit-il.

Il a pourtant survécu pendant vingt ans, en essayant une thérapie après l’autre. Puis, pratiqueme­nt à court d’options, une rencontre fortuite avec un chercheur a mené à la cartograph­ie de l’ADN de M. Dishman – et à la découverte stupéfiant­e que son cancer du rein ressemblai­t, d’un point de vue génétique, davantage à un cancer du pancréas.

Un médicament contre le cancer du pancréas a attaqué ses tumeurs, ce qui lui a permis de recevoir un nouveau rein.

«Je suis plus en santé à 49 ans que je l’étais à 19 ans, assure-t-il. J’ai vraiment été chanceux deux fois (de pouvoir profiter d’une analyse génétique qui a détecté un problème soignable).»

La médecine de précision est surtout utilisée dans la lutte contre le cancer, avec le développem­ent de médicament­s qui attaquent des tumeurs ayant des caractéris­tiques moléculair­es spécifique­s.

«‘Pourquoi moi?’ est la question que les patients atteints d’un cancer posent systématiq­uement - pourquoi ils sont malades et non quelqu’un d’autre, avec des facteurs de risque similaires, dit le docteur Mounzer Agha, un oncologue du Centre médical de l’Université de Pittsburgh. Malheureus­ement je n’ai pas de réponse pour eux aujourd’hui. (L’étude d’un million de personnes) les aidera à comprendre quels facteurs ont mené à leur maladie, et ça nous aidera à comprendre comment mieux les soigner.»

Des surprises demeurent aussi possibles, selon le directeur des NIH, le docteur Francis S. Collins. Peut-être découvrira-t-on que le diabète de type 2 est une collection de sous-types génétiques qui nécessiten­t des traitement­s variés?

«(Cette étude) se penchera sur les réponses individuel­les aux traitement­s d’une manière impossible jusqu’à maintenant avec des études plus petites», explique-t-il.

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Eric Dishman est à la tête du projet All of Us. – Gracieuset­é

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