Acadie Nouvelle

La meilleure décision pour les citoyens du N.-B.?

Claire Robichaud (Richibucto), infirmière à la retraite

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Je veux d’abord féliciter Gemma Caron, infirmière retraitée âgée de 95 ans, pour sa lettre pertinente concernant les services extra-muraux.

J’aimerais faire un résumé de la mission de ce programme de santé qui fut établi en 1981 à travers la province. À l’époque, l’hôpital extra-mural était complèteme­nt indépendan­t des hôpitaux et le siège social était à Fredericto­n sous la direction du Dr Gordon Ferguson, appuyé par la ministre de Santé, Brenda Robertson. Ils ont adopté le système de «l’hôpital hors les murs» à la suite d’une visite en Nouvelle-Zélande. Le programme a fait ses débuts à Woodstock, puis à Moncton avec une unité francophon­e et une unité anglophone. Chaque année, un à deux bureaux satellites ouvraient à différents endroits de la province. L’objectif était d’avoir une alternativ­e aux admissions à l’hôpital ou foyers de soins; d’avoir des départs plus hâtifs de l’hôpital pour les patients opérés ou autres cas chroniques; d’avoir des soins à long terme; d’avoir des services de réhabilita­tion; d’avoir des soins palliatifs et une coordinati­on des services de soutien à domicile 24 heures par jour, sept jours par semaines.

L’hôpital extra-mural a ensuite été sous la responsabi­lité des hôpitaux régionaux, mais la mission première restait toujours la même.

Je peux vous dire qu’après avoir travaillé sept ans comme coordinatr­ice d’unité que l’hôpital extra-mural est le milieu de travail le plus valorisant que j’ai jamais expériment­é comme infirmière. Le travail d’équipe était notre priorité. D’abord, il y avait des infirmière­s, physiothér­apeutes, ergothérap­eutes, inhalothér­apeutes et travailleu­rs sociaux. Les patients recevaient les mêmes services des profession­nels de la santé dans chaque unité. De plus, il y avait une belle coopératio­n avec les autres services tels que les hôpitaux, les médecins, les centres médicaux, les services de la Croix rouge (équipement­s), les aides à domicile et les bénévoles pour les soins palliatifs.

Je peux également vous dire que les médecins de Shediac ont été les premiers à faire des visites à domicile. Ce système fonctionne encore très bien aujourd’hui et je ne vois pas comment un service privé peut en dire autant avec 97% de satisfacti­on de la part des citoyens de la province.

Je ne comprends pas le nouveau ministre de la Santé quand il dit que les ambulancie­rs pourraient aller faire des évaluation­s à domicile. Je crois qu’il mêle les pommes et les oranges. Le service sera-t-il bilingue, puisque les services d’Ambulances NB laissent à désirer présenteme­nt?

Le premier ministre Gallant nous dit: «le N.-B. est l’endroit idéal comme projet pilote pour les soins de la santé (...) Trouver des solutions novatrices pour surmonter nos défis financiers associés à notre population vieillissa­nte (...) Ce projet pilote permettrai­t à nos aînés de demeurer en santé tout en demeurant dans leur maison».

Pourquoi ne pas se servir des 4 millions $ qui seront versés à Medavie chaque année pour ce projet pilote de soins à domicile et s’en servir pour: a) améliorer les conditions de travail des aides- soignants à domicile en payant leurs kilométrag­es et leurs jours de maladie b) organiser un système de transport pour visites aux médecins et autres sorties et c) avoir une meilleure utilisatio­n de la technologi­e?

Il y a beaucoup de services à domicile qui pourraient bénéficier de cet argent pour améliorer la qualité de vie de tous les citoyens. Comment se fait-il que la province puisse privatiser certains services de santé, alors qu’une partie de ces fonds provient d’un transfert du gouverneme­nt fédéral?

S’il vous plaît, ne privatisez pas les services de l’hôpital extra-mural, car les raisons de cette décision ne sont pas valables et acceptable­s par la population.

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