ALCOOL NB CHERCHE DES LOCAUX POUR «CANNABIS NB»
Alcool NB vient de recevoir du gouvernement provincial une commande bien particulière: trouver des locaux en vue de l’établissement d’un réseau provincial de vente au détail de cannabis à des fins récréatives.
Dans un appel d’offres lancé mardi, la société de la Couronne dit être à la recherche de plusieurs locaux commerciaux aux quatre coins de la province dans le but avoué d’y effectuer la vente au détail du cannabis.
Une quinzaine de communautés sont identifiées dans les emplacements recherchés.
Selon le document – en ligne sur le site web d’Alcool NB –, les futures succursales de «Cannabis NB» doivent avoir un espace de plus ou moins 3000 pieds carrés.
Responsable des communications chez Alcool NB, Mark Barbour confirme que son employeur est bien à la recherche de locaux, mais pas nécessairement pour ses propres intérêts.
«Nous avons été engagés pour faire et gérer l’appel d’offres uniquement, et non comme détaillant. Nous n’avons donc pas reçu, à ce stade, le mandat du gouvernement provincial de vendre le cannabis, mais seulement de (lui) trouver des emplacements sécuritaires et adéquats où cela pourra se faire. Pourquoi nous? Parce que nous avons déjà une certaine expertise dans le domaine du commerce au détail des produits contrôlés avec nos propres succursales», explique-t-il.
9000 KILOGRAMMES DE CANNABIS PAR ANNÉE
En vertu d’une loi fédérale, le cannabis sera légalisé en juillet au Canada. Le gouvernement de Justin Trudeau a confié à chaque province le soin de développer son propre réseau d’approvisionnement, de distribution et de vente.
Jusqu’à présent, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a annoncé qu’il confiera la supervision de la vente de pot récréatif à une nouvelle société de la Couronne. Il a aussi conclu une entente avec deux producteurs, dont Organigram de Moncton, qui lui fourniront 9000 kilogrammes de cannabis par année.
En ce moment, on ne sait toujours pas qui vendra le cannabis récréatif au Nouveau-Brunswick. Le gouvernement provincial pourrait imiter l’Ontario et opter pour la vente dans des dispensaires gérés par Alcool NB. Il pourrait aussi arrêter son choix sur un modèle hybride publicprivé ou complètement privé.
Si elle ne s’est pas encore vu confier (ou non) le mandat d’opérer le réseau, Alcool NB en connaît néanmoins un chapitre sur le sujet, la société de la Couronne faisant partie depuis plus d’un an du groupe de travail du Nouveau-Brunswick sur la légalisation du cannabis.
Selon M. Barbour, le premier juillet 2018 – qui est la date anticipée pour l’autorisation de la vente du cannabis à des fins récréatives – arrive rapidement, et le gouvernement veut que le tout soit bien encadré.
«Le gouvernement ne veut pas être pris à la dernière minute à construire ou à chercher des points de vente un peu partout. En ayant déjà des magasins à sa disposition pour cette date, il sera donc prêt pour que la vente de cannabis se déroule en milieu sécuritaire et contrôlé», dit-il.
Fait à souligner, on ne précise pas dans l’appel d’offres si les locaux recherchés doivent être existants ou s’ils peuvent être construits. Selon M. Barbour, les deux possibilités pourraient être acceptables.
«Idéalement, il faudrait que les succursales aient sensiblement les mêmes standards puisqu’on parle d’établir un réseau. Ce n’est pas évident de construire, mais ce n’est pas évident non plus de louer, car il y a une panoplie de choses à respecter. La sécurité est très stricte. Un tel magasin ne peut, par exemple, se trouver à proximité d’une école ou d’une garderie», rappelle-t-il.
Si Alcool NB ne se voit pas confier aujourd’hui le mandat de superviser la vente du cannabis dans la province, est-ce toujours dans ses plans? Sur cette question, on se fait plutôt discret chez Alcool NB.
«Pour le moment, le mandat que nous avons est de trouver des emplacements alors on se concentre sur ce point», indique M. Barbour.
EMPLACEMENTS RECHERCHÉS
Où sont les emplacements en question où Alcool NB recherche des locaux?
Plusieurs cités sont visées, soit le Grand Moncton, Saint-Jean, Fredericton, Bathurst, Campbellton et Edmundston.
On retrouve également les municipalités de Tracadie, de Miramichi, de Richibucto, de Shediac, de Sackville, d’Oromocto, de Sussex, de St. Stephen et de Perth-Andover.
Parmi les prérequis exigés dans les appels d’offres, les locaux doivent comprendre amplement de places de stationnements, un accès pour les camions de transport et doivent être disponibles au plus tard le 31 mai.
Les soumissions sont acceptées jusqu’au 10 novembre, un délai relativement court.
Les particularités recherchées pour ces futurs magasins découlent des travaux effectués au cours de la dernière année par le comité sur le cannabis.
«C’est une nouvelle entreprise, donc on ne sait pas avec exactitude quelle sera la demande. On a épluché des statistiques afin de voir où nous devrions avoir ces succursales. On a estimé que pour débuter, de 15 à 20 emplacements seraient suffisants pour satisfaire les besoins à travers la province, ce qui ne veut pas dire que ça va demeurer comme ça et qu’on ne verra pas éclore d’autres succursales avec d’autres formes», précise M. Barbour.
Selon lui, le gouvernement sera à la table avec Alcool NB afin de réviser les emplacements soumis dans le cadre de l’appel d’offres.