Réforme Morneau: les opposants disent que leur message n’a pas été entendu
La réduction du taux d’imposition des PME annoncée par le gouvernement Trudeau est bien accueillie par les entreprises du NouveauBrunswick. Mais des entrepreneurs estiment que leurs demandes concernant la réforme fiscale n’ont pas été prises en compte. Anne-Marie Provost
Justin Trudeau a annoncé une réduction du taux d’imposition à 9% hier. Une «très bonne nouvelle», estime la chambre de commerce du Grand Tracadie-Sheila.
Mais son président déplore que le gouvernement libéral n’ait pas tenu compte de leurs demandes concernant la réforme fiscale.
Dans la Péninsule acadienne, les six chambres de commerce avaient fait front commun en septembre pour dénoncer les mesures proposées par le ministre des Finances, Bill Morneau.
Le gouvernement s’était donné 75 jours, jusqu’au 2 octobre, pour prendre les commentaires du public. Les entrepreneurs avaient vivement dénoncé la situation, en argumentant que la réforme avait été proposée en plein milieu de l’été.
Le gouvernement Trudeau dévoile au compte-goutte cette semaine les changements qu’il compte apporter à la réforme.
Hier, le premier ministre et son ministre des Finances, Bill Morneau, ont précisé ce qu’ils entendaient par critères «raisonnables», pour déterminer si un propriétaire aura la permission de verser une partie de son revenu à des membres de sa famille.
Le gouvernement a aussi abandonné son intention de restreindre l’accès à l’exonération cumulative des gains en capital. Cette mesure était vivement critiquée par les entreprises familiales, qui auraient payé plus cher d’impôts pour transférer leur compagnie à la génération suivante.
«Ça sonne comme une bonne nouvelle. On veut voir les détails noir sur blanc, sur papier, pour être en mesure de bien évaluer», commente LouisPhilippe Gauthier, directeur des affaires provinciales pour le NouveauBrunswick à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.
D’autres changements seront annoncés cette semaine et la fédération attend
«On trouve qu’ils n’ont pas vraiment entendu le message qu’on voulait passer. On demandait plus de temps pour la consultation et ils ont refusé de prolonger», souligne René Brideau.
d’en savoir plus avant de conclure à quoi que ce soit.
La volonté d’Ottawa de mettre un frein à l’accumulation de placement passif dans les entreprises inquiète particulièrement les entrepreneurs, qui attendent de voir si le gouvernement bougera à ce sujet.
Certains propriétaires profitent de ces placements en vue de leur retraite, d’imprévus au sein de leur entreprise ou pour faire des acquisitions.