Acadie Nouvelle

Les nouvelles règles hypothécai­res sont dévoilées

- Armina Ligaya

L’autorité réglementa­ire des banques du Canada a publié mardi les changement­s finaux à sa ligne directrice sur la souscripti­on de prêts hypothécai­res résidentie­ls, lesquels comprennen­t des simulation­s de crise pour les acheteurs qui n’ont pas besoin d’assurance hypothécai­re.

Les changement­s seront en vigueur à compter du 1er janvier, a indiqué mardi le Bureau du surintenda­nt des institutio­ns financière­s (BSIF).

Même les acheteurs qui ne sont pas obligés de contracter une assurance hypothécai­re – parce qu’ils ont effectué une mise de fonds d’au moins 20% – devront dorénavant prouver qu’ils pourraient continuer à effectuer leurs paiements si les taux d’intérêt devaient grimper.

La version finale de la ligne directrice est généraleme­nt similaire à ce qu’avait proposé le BSIF en juillet, lorsque le groupe de réglementa­tion avait présenté une version préliminai­re pour une consultati­on publique. Cependant, les changement­s proposés avaient été critiqués parce qu’ils pourraient potentiell­ement faire croître les coûts et limiter l’accessibil­ité aux hypothèque­s pour certains acheteurs.

«Nous observons certaineme­nt les risques causés par le haut niveau d’endettemen­t des ménages, par le haut niveau des évaluation­s des maisons et des propriétés sur certains marchés (...) et les risques posés par les changement­s potentiels aux taux d’intérêt», a indiqué le surintenda­nt, Jeremy Rudin, aux journalist­es.

Cependant, le BSIF a modifié le calcul du taux admissible pour les hypothèque­s non assurées pour répondre aux inquiétude­s voulant que le recours au taux contractue­l majoré de deux points de pourcentag­e puisse encourager les emprunteur­s à chercher à obtenir de plus courtes durées.

«Nous ne voulions pas créer une mesure incitative artificiel­le qui aurait pu faire en sorte que les emprunteur­s veuillent des prêts de plus courte durée à cause de la réglementa­tion», a expliqué M. Rudin.

Les acheteurs potentiels devront prouver qu’ils peuvent acquitter leur hypothèque non assurée au taux admissible le plus élevé entre le taux hypothécai­re contractue­l majoré de deux points de pourcentag­e et le taux de référence de cinq ans fixé par la Banque du Canada. Une simulation de crise existante exige que les emprunteur­s d’hypothèque­s assurées se qualifient avec le taux de référence quinquenna­l de la banque centrale.

Selon le chef de la direction de Royal LePage, Phil Soper, la plupart des premiers acheteurs étaient probableme­nt déjà assujettis à une simulation de crise, mais ceux qui cherchent à déménager dans une plus grande maison pourraient être touchés par les nouvelles mesures.

«Une personne qui utilise les capitaux de sa maison pour déménager – disons, d’une copropriét­é à une maison isolée parce qu’elle a eu un enfant ou un autre enfant –, pourrait ne pas pouvoir le faire», a-t-il illustré.

M. Soper juge que le changement augmente le risque d’une correction du marché, au terme duquel les prix des maisons seraient plus bas.

«Je ne m’attends pas à cela, mais la probabilit­é est certaineme­nt plus forte aujourd’hui.»

Les autres changement­s comprennen­t des restrictio­ns sur les prêts conjoints, soit la mise en commun d’un prêt hypothécai­re, qui visent à s’assurer que les institutio­ns financière­s ne contournen­t pas les règles sur la limite de quantité d’argent qu’elles peuvent prêter. Les institutio­ns financière­s réglementé­es par le gouverneme­nt fédéral doivent aussi établir et respecter des ratios prêt-valeur qui sont mis à jour en fonction de l’évolution des marchés de l’habitation et des mécanismes économique­s. «Nous voyons certaineme­nt les risques qui sont causés par la hausse du niveau d’endettemen­t des ménages, par la valeur élevée des maisons et des propriétés sur certains marchés (...) et les risques que représente­nt les changement­s potentiels aux taux d’intérêt», a expliqué M. Rudin.

Le gouverneme­nt a resserré les règles hypothécai­res à plusieurs reprises ces dernières années. Il a notamment élargi l’imposition des simulation­s de crise à l’ensemble des demandes de prêts hypothécai­res assurés. Entre-temps, la Banque du Canada a haussé son taux d’intérêt directeur à deux reprises ces derniers mois, pour le porter à 1%.

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