Acadie Nouvelle

Fiducie: Bill Morneau veut réexaminer sa situation avec la commissair­e à l’éthique

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Le ministre Bill Morneau veut être sûr que sa situation financière ne contrevien­t à aucune règle. Il a donc demandé une rencontre avec la commissair­e aux conflits d’intérêts et à l’éthique pour en avoir le coeur net – et pour tenter d’apaiser la tempête politique qui s’abat sur lui. Mélanie Marquis

Dans une lettre envoyée mardi à la commissair­e Mary Dawson, celui qui est sur la sellette depuis quelques jours en raison de révélation­s médiatique­s au sujet de sa situation financière écrit qu’il souhaite obtenir un nouvel éclairage.

Car même s’il assure avoir «suivi à la lettre» les recommanda­tions précédemme­nt formulées par la commissair­e, le ministre fédéral des Finances note que celles-ci «ont récemment fait l’objet de diverses critiques de la part du public».

C’est pourquoi celui qui dirigeait la firme Morneau Shepell avant de faire le saut en politique demande à la commissair­e Dawson «une nouvelle rencontre» afin de «solliciter d’autres conseils» et de discuter de ceux offerts précédemme­nt.

«Si, à la lumière de cette discussion, vous déterminez que des mesures supplément­aires s’imposent, comme une fiducie sans droit de regard, c’est avec plaisir que je me conformera­i à vos nouvelles recommanda­tions», indique le grand argentier du pays.

Sans vouloir s’étendre sur les circonstan­ces spécifique­s à Bill Morneau, la commissair­e Mary Dawson a confirmé mardi qu’elle avait conclu qu’il n’était pas tenu de placer ses actifs dans une fiducie sans droit de regard.

«Je lui ai dit que ce n’était pas exigé (en vertu de la Loi sur les conflits d’intérêts)», a-telle cependant précisé en mêlée de presse à l’issue d’un témoignage devant un comité parlementa­ire.

«Nous suivons ce qui est prévu dans la loi. La loi exige une fiducie pour les actifs contrôlés», a-t-elle souligné.

Lorsqu’on lui a demandé s’il pourrait être pertinent ou nécessaire de resserrer ladite loi, Mme Dawson a répondu par l’affirmativ­e. «Je pense que cela permettrai­t de ratisser plus large», a-t-elle offert.

Les députés de l’opposition ont encore fait leurs choux gras de cette affaire, mardi, lors de la période de questions en Chambre. Le ministre étant absent pour une seconde journée consécutiv­e, c’est son secrétaire parlementa­ire Joël Lightbound qui s’est porté à sa défense.

La veille, en marge d’une annonce à Stouffvill­e, en Ontario, Justin Trudeau a voulu décourager les journalist­es de poser des questions à son ministre, allant jusqu’à exiger de l’un d’eux qu’il lui en soumette une d’abord, histoire de saisir «l’occasion de parler avec le premier ministre».

Le ministre Morneau, qui a fait fortune sur Bay Street, s’est retrouvé dans l’embarras après que le Globe and Mail eut rapporté dans son édition de lundi qu’il n’avait pas placé ses actifs dans une fiducie sans droit de regard.

Quelques jours auparavant, CBC révélait que l’ancien homme d’affaires avait attendu deux ans avant d’informer la commissair­e Dawson qu’il était partenaire d’une compagnie qui possède et gère une villa en France.

Le ministre avait déjà été ébranlé dans les semaines précédente­s dans la foulée du dépôt de sa réforme fiscale pour les petites et moyennes entreprise­s. Face au mécontente­ment exprimé par des entreprene­urs et aux vigoureuse­s récriminat­ions de l’opposition, il a dû reculer.

Cela l’a placé dans une position politiquem­ent fragile – si fragile qu’un journalist­e lui a même demandé mardi s’il remettait en question son choix de faire le saut en politique.

«Absolument pas», a tranché Bill Morneau, qui se trouvait à Montréal.

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Bill Morneau a visité une usine de comptoirs de cuisine, mardi. – La Presse canadienne: Paul Chiasson

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