Les djihadistes de Daech expulsés de Raqqa
Les forces de l'opposition syrienne appuyées par les États-Unis ont célébré dans les rues dévastées de Raqqa, mardi, après avoir repris le contrôle de cette ville du nord de la Syrie qui était auparavant la capitale de fait de Daech (le groupe armé État islamique).
Les combattants du groupe djihadiste s'étaient emparés de Raqqa en 2014, en faisant l'épicentre de leur régime brutal, où des opposants étaient décapités et des complots terroristes étaient planifiés. Des corps et des têtes étaient exposés sur une place publique de la ville pendant plusieurs jours, avec des inscriptions sur leurs crimes allégués, selon des résidants qui ont qualifié l'endroit de «Carré de l'enfer».
Daech en avait fait la capitale de fait de son califat autoproclamé.
Il aura fallu des milliers de bombes larguées par la coalition militaire dirigée par les États-Unis et plus de quatre mois de batailles au sol par les Forces démocratiques syriennes pour reprendre la ville, marquant un nouveau chapitre dans le combat contre le groupe dont le vaste territoire conquis a été réduit à une poignée de villes en Syrie et en Irak.
«Libérer Raqqa est un triomphe pour l'humanité, particulièrement les femmes», qui ont le plus souffert sous le règne de Daech, a dit à l'Associated Press Ilham Ahmed, un haut membre de l'aile politique des Forces démocratiques syriennes.
Selon la coalition, environ 1100 membres des Forces démocratiques syriennes ont été tués en combattant Daech à Raqqa et à Deir ez-Zor.
«Les opérations militaires à Raqqa ont cessé et nous parcourons désormais la ville à la recherche de cellules dormantes et de mines antipersonnel», avait indiqué plus tôt mardi à l'Associated Presse le brigadier-général Talal Sillo. Une déclaration formelle de la chute de Raqqa viendra bientôt, après la conclusion des opérations de nettoyage, a ajouté M. Sillo.
Le colonel Ryan Dillon, porte-parole à Bagdad de la coalition dirigée par les ÉtatsUnis, a été plus prudent, disant seulement que «plus de 90 pour cent» de Raqqa avait été libéré. Il a estimé qu'environ 100 militants de Daech se trouvaient encore dans la ville et a dit s'attendre à ce que les Forces démocratiques syriennes doivent affronter des «poches de résistance».
La bataille pour le contrôle de Raqqa a causé la mort de plus de 1000 civils, dont plusieurs dans des frappes aériennes de la coalition ces derniers mois, et le déplacement de dizaines de milliers de personnes qui risquent fort de retrouver leur demeure en ruines.
Des dizaines de djihadistes qui refusaient de se rendre s'étaient retranchés dans le stade de la ville, qu'ils avaient transformé en prison. Les Forces démocratiques syriennes avaient précédemment annoncé la reprise de l'hôpital de la ville.