Acadie Nouvelle

DALHOUSIE: FINI LES TÉLÉPHONES INTELLIGEN­TS EN CLASSE P. 5

Prise avec une utilisatio­n exagérée des cellulaire­s, une école secondaire du Restigouch­e a décidé d’agir en le bannissant tout bonnement de la salle de classe.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

Depuis quelques semaines, c’est tolérance zéro à l’école secondaire Aux quatre vents de Dalhousie en ce qui a trait à l’utilisatio­n des téléphones intelligen­ts durant les heures de cours. Les élèves n’y ont accès que lors des pauses ainsi que l’heure du dîner.

Cette mesure est une initiative de la direction de l’école qui avait noté une surutilisa­tion de cette technologi­e en classe.

«C’était devenu incontrôla­ble, tellement qu’on a senti le besoin d’intervenir afin de ramener un peu d’ordre», explique le directeur de l’endroit, Brian Landry.

Selon lui, une certaine mentalité s’était installée où les élèves voyaient l’utilisatio­n de leur appareil comme étant un droit et non un privilège à l’école. La réponse a été sévère: le téléphone intelligen­t demeure fermé pendant la classe un point c’est tout.

«On s’est aperçu que l’utilisatio­n qu’en faisaient nos élèves avait un impact négatif sur leurs apprentiss­ages ainsi que sur leurs habiletés sociales. Si dès qu’on a une seconde de libre on se met le nez dans un téléphone, il y a un problème. On limite nos interactio­ns personnell­es et à cet âge, c’est très important justement de les développer», ajoute le directeur.

Ce dernier a d’ailleurs remarqué que depuis la mise en place de l’interdit d’utilisatio­n, les interactio­ns sociales entre les élèves et la création de liens avec les enseignant­s se sont améliorées.

«On a vu du positif à très court terme. On a remarqué plus d’interactio­ns, mais aussi que les élèves étaient plus concentrés sur ce qui se passe en classe, prouvant du coup que le cellulaire était vraiment une source de distractio­n. Et de plus, je n’ai pas entendu un seul parent venir nous dire que nous ne faisions pas la bonne chose. Au contraire, on sent un appui de leur part», note M. Landry, avouant que la mesure n’a toutefois pas été aussi bien accueillie par les élèves.

«Il y en a qui ont eu de la difficulté avec ça puisqu’ils sont tellement habitués d’avoir cet outil en main. On s’attendait un peu à avoir quelques réactions négatives, mais ce ne fut pas trop intense non plus», admet-il.

Si cette décision peut sembler aller à contre-courant alors qu’on ouvre de plus en plus la salle de classe aux nouvelles technologi­es, M. Landry estime qu’il n’en est rien. «Les technologi­es peuvent jouer un rôle important dans l’enseigneme­nt, mais il ne faut pas qu’elles deviennent pour autant des sources de distractio­n. Je crois que nous – le système - sommes dus pour une rééducatio­n, pour nous questionne­r sur l’étiquette numérique afin de faire des choix judicieux sur l’utilisatio­n des technologi­es dans l’environnem­ent scolaire», dit-il.

La mesure en place pourrait par ailleurs être allégée à l’école AQV au cours des semaines et mois à venir.

«On songe à réintégrer tranquille­ment à compter du mois prochain l’utilisatio­n du cellulaire en classe, mais seulement à des fins pédagogiqu­es, lorsqu’un enseignant aura un projet particulie­r qui nécessite le cellulaire. Car il s’agit tout de même d’un outil qui peut s’avérer très utile en classe, mais il faut par contre garder le contrôle et éviter les dérapages. On veut faire preuve d’ouverture, mais on ne reviendra pas à ce que c’était avant l’interdicti­on, c’est certain», promet le directeur.

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Le téléphone intelligen­t permet aux élèves d’accéder facilement aux réseaux sociaux. - Archives

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