Acadie Nouvelle

Bernard Lavallée, nutritionn­iste urbain

- Propos recueillis par Vincent Pichard

Installé à Montréal, Bernard Lavallée est connu comme étant le nutritionn­iste urbain. Il est l’auteur du livre Sauver la planète une bouchée à la

fois, paru aux éditions La Presse. Il est par ailleurs chroniqueu­r au journal La Presse, au magazine Ricardo et à l’émission Les Éclaireurs diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Il nous explique les connexions qui existent entre l’alimentati­on et une bonne santé, et nous incite à la vigilance dès lors qu’il est question de nutrition.

Acadie Nouvelle: On dit que l’alimentati­on est notre première médecine. Est-ce vrai? Bernard Lavallée: L’alimentati­on seule, non. Mais elle a un gros impact sur notre santé, surtout à titre préventif. D’autres habitudes de vie, comme la pratique ou non d’une activité physique, le tabagisme, jouent un rôle. Sur les bienfaits de l’alimentati­on, en fin de compte, très peu de choses sont prouvées. Ce que l’on sait, c’est ce que les nutritionn­istes répètent depuis longtemps: mangez beaucoup de végétaux entiers et peu transformé­s, mangez une diversité d’aliments et buvez majoritair­ement de l’eau. Ces conseils simples sont répétés depuis toujours, mais ils n’attirent plus l’attention des médias avides de nouveautés. Tous les autres discours et recettes miracles ne sont que du bruit.

Acadie Nouvelle: C’est-à-dire... Bernard Lavallée: Les aliments ne sont pas des médicament­s. Ils sont notre source d’énergie, notre source de nutriments. La science nous permet aujourd’hui d’identifier les molécules contenues à l’intérieur d’un aliment. On se base sur des hypothèses, le mot est important. On croit que ces molécules ou nutriments sont à l’origine de certains bienfaits pour la santé, mais ça reste à confirmer. Un aliment est composé de centaines, voire de milliers de molécules qui interagiss­ent entre elles. C’est un système complexe dont on ne comprend pas complèteme­nt le fonctionne­ment. Une personne qui ne consomme que des oméga3 en complément­s alimentair­es n’en tirera pas les mêmes bienfaits qu’une autre personne qui mange du poisson.

Acadie Nouvelle: Les gens ont-ils, plus qu’avant, le souci de bien manger? Bernard Lavallée: C’est devenu un profond questionne­ment pour beaucoup de gens. Preuve en est, on parle constammen­t de saine alimentati­on dans les médias. D’un autre côté, l’industrie agroalimen­taire conçoit des tonnes de produits en leur donnant une apparence de santé. Elle a conscience des préoccupat­ions des clients et elle s’efforce de répondre à la demande. Il y a un intérêt très fort. On vit dans une société où l’on a suffisamme­nt d’aliments pour survivre. Pendant longtemps, la préoccupat­ion principale des hommes était de savoir s’ils allaient pouvoir manger. De nos jours, on se questionne plus sur la qualité de ce que l’on mange.

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Bernard Lavallée

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