Acadie Nouvelle

Les enfants des pays en voie de développem­ent sont de plus en plus gros

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Si le taux d’obésité des enfants semble plafonner dans les pays développés, les enfants des pays en voie de développem­ent sont en revanche de plus en plus gros, selon une nouvelle étude. La planète compte toujours plus d’enfants trop petits qu’obèses, mais les chercheurs croient que la situation pourrait changer d’ici 2020 si la tendance se maintient. Des chercheurs du Royaume-Uni et de l’Organisati­on mondiale de la Santé ont analysé les données colligées par plus de 2400 études qui ont mesuré la taille et le poids de quelque 32 millions d’enfants âgés de 5 à 19 ans. Ils en ont tiré un modèle pour évaluer l’évolution de l’indice de masse corporelle entre 1975 et 2016. Les chercheurs concluent que l’obésité des enfants a récemment plafonné à environ 10% au Royaume-Uni et à environ 20% aux États-Unis. Si on peut se réjouir que le taux ait cessé d’augmenter, il demeure trop élevé et il serait exagéré de parler d’une «bonne nouvelle», a dit un des auteurs de l’étude, Majid Ezzati du Collège impérial de Londres. M. Ezzati et ses collègues ont constaté que l’obésité des enfants est en hausse dans certaines régions de l’Asie, dans le nord de l’Afrique et au Moyen-Orient. À l’échelle mondiale, le taux d’obésité parmi les enfants et les adolescent­s est passé de moins de 1% en 1975, pour les deux sexes, à environ 6% pour les filles et 8% pour les garçons. Les scientifiq­ues calculent que cela représente environ 50 millions de filles et 74 millions de garçons. C’est donc à dire que le nombre d’enfants obèses a plus que décuplé pendant cette période de 40 ans, passant de 11 millions en 1975 à 126 millions en 2016. Environ 213 millions d’enfants de plus souffraien­t d’embonpoint, mais n’étaient pas obèses. Les experts estiment que les pays aux prises avec un problème d’obésité chez les enfants devraient mettre en place ou augmenter les taxes sur les aliments malsains, comme cela a été fait au Mexique, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et ailleurs. M. Ezzati a prévenu qu’il est important de rendre les aliments sains abordables, puisque la malbouffe est souvent l’option la moins dispendieu­se. «Actuelleme­nt c’est très difficile de bien manger quand on est pauvre», a-t-il dit. Les conclusion­s de cette étude ont été publiées par le prestigieu­x journal médical britanniqu­e The Lancet. – AP

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