Acadie Nouvelle

ACCIDENT D’HÉLICO: LES CAUSES RÉVÉLÉES

- restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

Un vol à basse altitude et la vitesse ont causé l’accident d’hélicoptèr­e qui a coûté la vie à deux personnes, en septembre 2016, dans la rivière Restigouch­e, selon le rapport d’enquête du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) dévoilé mercredi.

Un peu plus d’un an après l’écrasement, on en apprend davantage sur les circonstan­ces ayant mené à cette tragédie. L’accident avait coûté la vie au pilote Frédérick Décoste, ainsi qu’à l’artiste et ex-hockeyeur québécois Roberto «Bob» Bissonnett­e.

Un troisième passager, celui-là alors assoupi à l’arrière de l’appareil, l’homme d’affaires Michel Laplante, a pour sa part survécu à l’écrasement.

L’hélicoptèr­e venait de quitter l’aéroport de Charlo en direction de Rivière-du-Loup. Pendant qu’il volait le long de la rivière Restigouch­e, il est entré en collision avec des lignes de transport d’électricit­é qui traversent la rivière. L’aéronef a subi de lourds dommages puis s’est écrasé dans la rivière.

Dans sa conclusion, le BST soutient que la basse altitude et la vitesse à laquelle volait l’hélicoptèr­e Bell 206B rendaient les lignes de transport d’électricit­é (non balisées) difficiles à voir et à éviter.

«L’enquête démontre que l’appareil volait à la hauteur des lignes électrique­s, donc à environ 58 pieds seulement, ce qui est très bas puisque la réglementa­tion stipule que la hauteur minimale doit être de 500 pieds de tout obstacle et structure. De plus, on estime que l’engin volait rapidement, à sa vitesse normale de croisière, ce qui rendait les obstacles encore plus difficiles à percevoir. Dans ce cas précis, on parle des lignes électrique­s qui n’étaient pas balisées», explique Jean-Marc Ledoux, porte-parole du BST.

Selon lui, il est fort probable que le pilote n’était même pas au courant que des câbles électrique­s surplombai­ent la Restigouch­e.

«Ce qui n’a sûrement pas aidé non plus, c’est qu’à la hauteur où volait l’appareil, de grands arbres cachent les pylônes. S’il avait vu ces derniers, ça l’aurait peut-être alerté de la présence de câbles au travers la rivière. Reste par contre qu’il s’agissait d’un vol très risqué allant à l’encontre de la réglementa­tion», ajoute-t-il.

Le rapport ne comporte aucune recommanda­tion puisqu’on n’y a pas identifié de manquement à la sécurité systémique représenta­nt un risque pour les personnes ou l’environnem­ent. En somme, l’erreur en est une de pilotage.

Les lignes électrique­s n’auraient-elles pas dû être balisées? M. Ledoux estime que non puisque la réglementa­tion actuelle exige des balises pour toutes les structures qui excèdent 300 pieds ou encore qui se trouvent à proximité d’un aéroport, d’un héliport ou d’une base d’hydravion.

«Transports Canada a effectué une évaluation de cette ligne électrique en particulie­r (Flatlands-île Long) et déterminé qu’elle ne constituai­t pas un obstacle ou de risque à la navigation aérienne, par conséquent qu’elle n’avait pas besoin de balises ou d’éclairage spécial», indique-t-il.

Donc, quoi retenir de cet accident malheureux?

«Que le vol à basse altitude est très risqué et qu’il augmente de beaucoup les risques de collision avec des câbles ou d’autres obstacles. Il y a une réglementa­tion qui existe à cet effet et son respect est de mise», rappelle M. Ledoux.

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L’accident s’est produit à Flatlands, dans le Restigouch­e. - Archives
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