Un risque de favoriser le marché noir?
La décision ne fait pas l’affaire des partisans du libre marché du cannabis. Alex Sherrif de la Cannabis Trade Alliance of Canada estime que l’absence de concurrence entre plusieurs joueurs légaux risque de favoriser le marché noir. «S’il n’y a pas d’innovation et de produits créatifs dans le marché légal, il y pourrait y en avoir sur le marché noir. Les consommateurs continueront ainsi de s’approvisionner sur le marché noir pour obtenir de ce genre de produits et d’expérience», prévient-il. Le chef du Parti vert, David Coon, est pour le modèle public, mais déplore le piètre bilan de la société de la Couronne en matière de prévention. «Alcool NB a pour mandat législatif de faire la promotion de la consommation responsable, mais ils ont failli à la tâche misérablement.» «Le gouvernement va devoir s’assurer qu’Alcool NB respecte ses obligations légales et informe véritablement les NéoBrunswickois sur les dangers de l’abus d’alcool avant d’intégrer la marijuana dans le portrait», a averti M. Coon. Le président du Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente déjà les employés d’Alcool NB, Daniel Légère, anticipe la création de plusieurs emplois bien rémunérés, dont plusieurs en région. De meilleurs salaires devraient garantir la présence d’un personnel fidèle et compétent dans les magasins ainsi qu’un meilleur service à la clientèle, selon M. Légère. Puisque le modèle choisi par Fredericton ne laisse aucune place aux dispensaires privés, ceux qui opèrent déjà illégalement dans la province devront assurément fermer leur porte. Interrogée sur les moins que le gouvernement va mettre en oeuvre pour assurer la fin des dispensaires, la ministre des Finances a renvoyé la question à son collègue de la Sécurité publique. - MRC