Acadie Nouvelle

Une victoire «énorme» pour les travailleu­rs qui veulent se syndiquer

Le gouverneme­nt provincial a déposé un projet de loi pour aider les travailleu­rs nouvelleme­nt syndiqués à conclure une première entente collective avec leur employeur.

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Au pays, le droit des travailleu­rs de former un syndicat est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés. Toutefois, le droit à une convention collective ne l’est pas.

Afin d’éviter une impasse où des travailleu­rs nouvelleme­nt syndiqués n’arrivent pas à s’entendre sur un contrat de travail avec leur employeur, la plupart des provinces canadienne­s ont adopté des mesures pour aider et même forcer les parties à s’entendre.

Le Nouveau-Brunswick et l’Île-duPrince-Édouard font exception.

Mercredi, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographi­que, Gilles LePage, a présenté des amendement­s à la Loi sur les relations industriel­les afin de changer la situation.

«L’objectif, c’est de permettre aux travailleu­rs et aux employeurs de s’asseoir ensemble avant qu’une grève ou un lock-out arrive», a expliqué le ministre.

«S’ils ne peuvent pas arriver à une entente, ils auront maintenant l’occasion d’avoir un médiateur neutre. Ils pourront en faire la demande.»

Si l’une des parties refuse de négocier, ou si les négociatio­ns sont dans une impasse, le ministre pourra nommer un médiateur pour faciliter les discussion­s ou même un arbitre pour trancher entre les travailleu­rs et leur employé.

La mesure s’applique autant au secteur privé qu’aux municipali­tés, aux université­s et aux foyers de soins.

Le milieu syndical néo-brunswicko­is exigeait une mesure du genre depuis près de 30 ans, selon le président de la Fédération des travailleu­rs et des travailleu­rs du Nouveau-Brunswick, Patrick Colford. «Sans le droit à une première convention collective, les travailleu­rs étaient vulnérable­s. Les employeurs aussi parce qu’il y avait beaucoup de choses laissées au hasard.»

Le gouverneme­nt et les syndicats ont travaillé en collaborat­ion afin d’en arriver à ce projet de loi. Fredericto­n à l’intention de renvoyer la législatio­n devant un comité de l’Assemblée législativ­e pour une période de consultati­on publique.

C’est à ce moment que les employeurs pourront s’exprimer sur l’initiative, a précisé Gilles LePage.

Le ministre est d’avis que les entreprise­s vont bénéficier de cette législatio­n autant que les travailleu­rs.

«Les employeurs ont besoin d’une main-d’oeuvre qui travaille. Nous donnons un outil aux employeurs et aux employés pour travailler pour cette province et pour son économie», a-t-il dit.

Le chef du Parti vert avait lui aussi l’intention de déposer un projet de loi de ce type à l’Assemblée législativ­e. David Coon entend maintenant étudier attentivem­ent l’initiative du gouverneme­nt avant de décider de l’avenir de sa propre législatio­n.

«Ça va faire augmenter les salaires au Nouveau-Brunswick qui sont parmi les plus bas aux pays. Les gens quittent la province, pas parce qu’ils n’arrivent pas à trouver un emploi ici, mais parce qu’ils peuvent gagner un meilleur salaire ailleurs», a mentionné M. Coon.

Le Parti progressis­te-conservate­ur n’a pas souhaité réagir à la nouvelle.

«C’est énorme. C’est un grand jour pour les travailleu­rs et pour les employeurs. Ça va assurer une stabilité dans la main-d’oeuvre», a-t-il commenté.

 ??  ?? Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographi­que, Gilles LePage. - Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographi­que, Gilles LePage. - Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau

Newspapers in French

Newspapers from Canada