Acadie Nouvelle

Industrie forestière du Nord: un ancien dirigeant visé par une enquête policière

- beatrice.seymour@acadienouv­elle.com @BSeymour_AN

L’Office de commercial­isation des produits forestiers du Nord tenait sa première assemblée générale annuelle, jeudi, depuis que l’affaire Frank Branch a éclaté en 2005. Les propriétai­res de lots boisés privés sont sur leurs gardes, puisque 10 ans plus tard, le bureau de Bathurst semble de nouveau confronté à un cas de fraude.

Environ 75 membres se sont réunis à Bathurst. Il a beaucoup été question des présumées irrégulari­tés dans les finances de l’organisati­on, découverte­s en 2015. Un ancien dirigeant est visé par une enquête. La police a effectué des descentes à Bertrand, en mars et en août, et a confisqué deux véhicules «acquis dans le cadre d’activités criminelle­s».

La Force policière de Bathurst a appréhendé, puis relâché, un individu âgé de 60 ans, en août, dont elle tait l’identité puisqu’il n’a pas encore été officielle­ment accusé en cour.

Le président de l’Office de commercial­isation des produits forestiers du Nord, Mario Comeau, a obtenu une mise à jour de l’affaire, par courriel, de la Force policière de Bathurst, qu’il a lue à l’assistance.

«Le dossier est sur le point d’être soumis au procureur de la Couronne. Il s’agit simplement de s’assurer que tous les éléments de preuve sont présents afin d’assurer une [condamnati­on]. Un dossier de cette envergure pourrait prendre quelques semaines à réviser avant que [l’accusation] soit soumise et quelques mois, une fois rendue dans les mains de la Couronne.»

Lors de la rencontre de jeudi, les propriétai­res de lots privés ont exprimé plusieurs préoccupat­ions quant à la répétition des malversati­ons financière­s au sein de l’organisme.

«Ce n’est pas la première fois qu’on se fait [frauder]. Est-ce qu’il y a des mécanismes qui ont été mis en place pour prévenir ces problèmes?», a questionné un autre membre.

Le président a fait remarquer que la Commission des produits forestiers du N.B, qui gère les offices provinciau­x, a maintenant accès à toutes les transactio­ns d’achat et de vente de bois.

En octobre 2005, l’ancien directeur de l’office de Bathurst, Frank Branch, a fait l’objet d’une plainte.

Des accusation­s ont été déposées contre l’ex-député provincial trois ans plus tard et en 2012, il a été assigné à domicile pour un an après avoir plaidé coupable à une accusation de fraude.

«Je sais que ce n’est pas plaisant d’entendre que ça revient, mais les directeurs ont mis leurs culottes cette fois et sont restés, pour ne pas que vous soyez de nouveau sous tutelle», a déclaré Mario Comeau.

Les frais juridiques pour le cas de M. Branch ont coûté plus d’un demi-million de dollars à l’office du Nord.

«Il semble y avoir un consensus où les gens voudraient avoir plus de réunions. Nous pourrions avoir tous les trois mois un bilan non officiel. Aussitôt qu’il y a une déviation de la courbe financière, on pourrait s’apercevoir qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Je pense que ça redonnerai­t un peu confiance et éviterait une autre fraude. J’ai une crainte que ça se reproduise. Il faut augmenter la vigilance», a dit Mike, un propriétai­re de lots.

Le bureau des produits forestiers du Nord remonte la pente tranquille­ment depuis cet autre coup dur. Il a enregistré un surplus de 71 000$ l’an dernier.

«Voilà déjà deux ans que je suis gérant par intérim et nous avons eu beaucoup de défis. L’ancien gérant, les ventes en baisse de bois et les ventes en sylvicultu­re. Mais nous nous en sommes sortis avec un profit, du jamais vu depuis 2005, alors nous sommes sur la bonne voie», croit Patrick Doucet.

«Cette année, les ventes de bois ont baissé de 28% parce que les moulins ont commencé à acheter du bois plus tard. Par contre, les contrats n’ont pas baissé, donc les chiffres devraient se replacer par euxmêmes», a-t-il précisé.

L’Office de commercial­isation des produits forestiers du Nord compte 8000 membres de Saint-Quentin à Miscou et gère 660 000 acres de terrain boisé.

«La confiance est effritée et les gens veulent savoir ce qui se passe», a formulé Paul, qui possède des terres dans la Péninsule acadienne.

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