BOIS D’OEUVRE: COUP DUR POUR LE N.-B.
L’industrie forestière du NouveauBrunswick subit un important revers qui risque de lui coûter cher. Une bonne partie du bois d’oeuvre produit chez nous et exporté aux États-Unis sera bel et bien frappé d’importants droits compensateurs.
Le ministère américain du Commerce a annoncé jeudi, par voie de communiqué de presse, qu’il imposera bientôt des pénalités totalisant 20,83% aux producteurs canadiens de bois résineux.
C’est environ six points de pourcentage de moins que les droits préliminaires annoncés plus tôt cette année et suspendus à la fin août en attendant la décision finale.
«Bien que je sois déçu qu’il n’y ait pas eu une entente négociée entre les producteurs de bois d’oeuvre domestiques et canadiens, les États-Unis sont engagés envers du commerce libre, juste et réciproque avec le Canada», indique le secrétaire du Commerce, Wilbur Ross dans ce communiqué.
Il explique que ces mesures sont mises en oeuvre parce que son ministère en est arrivé à la conclusion que les producteurs canadiens bénéficient de subventions gouvernementales et qu’ils font du dumping (c’est-à-dire qu’ils vendent leurs produits en deçà de leur juste valeur).
LE NOUVEAU-BRUNSWICK SE CASSE LES DENTS
Terre-Neuve-et-Labrador, la NouvelleÉcosse et l’Île-du-Prince-Édouard s’en tirent à bon compte. Certains produits de ces provinces seront exemptés des droits compensateurs.
Cette exemption ne touche cependant pas le Nouveau-Brunswick. Les efforts du gouvernement libéral de Brian Gallant au cours des derniers mois pour tenter de convaincre les États-Unis de changer leur fusil d’épaule n’ont donc pas porté leurs fruits.
Des conditions particulières s’appliqueront aussi à certains producteurs canadiens. C’est le cas de l’un des plus gros joueurs néo-brunswickois, J.D. Irving Limited, dont les produits ne seront touchés que par des droits totalisant 9,92%. UN REVIREMENT RESTE POSSIBLE
Tout n’est pas encore perdu pour les autres entreprises néo-brunswickoises, du moins en théorie puisque la balle est maintenant dans le camp de la Commission du commerce international des États-Unis.
La Commission doit maintenant éva- luer la décision du ministère du Commerce. Elle a 45 jours pour déterminer si les exportations canadiennes de bois d’oeuvre au sud de la frontière ont causé un préjudice à l’industrie américaine. Si elle déter- mine que oui, les droits compensateurs seront alors coulés dans le béton. Avec des extraits de La Presse canadienne