Acadie Nouvelle

Transforma­tion des anciens terrains de la Smurfit- Stone: le doute s’installe chez la population

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Le doute s’installe sur les intentions du propriétai­re du site de l’ancienne papeterie Smurfit-Stone, située à Bathurst, de lui redonner une nouvelle vie. Béatrice Seymour

Que ce soit sur les médias sociaux ou au moyen d’appels logés à l’Acadie Nouvelle, des citoyens commencent à faire état de leur désespoir de voir ces propriétés, situées à l’est de la ville, trouver une autre vocation.

D’autant plus que le propriétai­re actuel, Raymond Robichaud, a récemment mis en vente une partie du site - deux lots et l’édifice à bureaux - alors qu’il laissait miroiter l’ouverture d’un camping ainsi que la constructi­on de condos et de mini-centres commerciau­x.

«Je veux juste vendre un terrain sur les trois, pour m’enlever un fardeau sur le dos. Si je vends, ça me fera de l’argent pour mettre sur le bloc d’appartemen­ts et pour développer le reste. Comme cela, je n’aurais pas besoin d’emprunter», affirme-t-il.

En janvier 2016, M. Robichaud a racheté sept terrains de l’ancienne Smurfit-Stone au groupe américain Green Investment, pour la somme symbolique d’un dollar.

Il s’est entendu avec le gouverneme­nt pour que l’ardoise de taxes de propriété impayées de l’entreprise américaine, de près d’un million de dollars, soit effacée à mesure qu’il transforme­ra le secteur. L’accord inclut, selon ce qu’il nous a dit, le non-paiement de l’impôt foncier pour les années 2016, 2017 et 2018.

«J’ai déjà investi plus de 500 000$ sur le site pour les études et tout ce qui a été fait. J’ai pris le pire terrain de Bathurst – celui qui a l’air d’une zone de guerre. J’ai fait tomber trois tours sur les six. Je ne peux pas avancer plus vite, parce que sinon, je me fais bloquer. J’avance donc graduellem­ent. Il va y avoir un bâtiment de 40 logements, une station-service ainsi qu’un Robin’s Donuts et si je peux trouver un pharmacien licencié, il y aura une pharmacie avec des cabinets de médecins à l’étage», certifie Raymond Robichaud.

Pour lui, le gouverneme­nt ne sera pas perdant en lui accordant une pause fiscale, puisqu’il payera des montants assez importants une fois que ces commerces seront ouverts.

Denis Landry, le député-ministre local, entend les doutes de la communauté, mais il donne encore la chance au coureur.

«Je sais qu’il y a des grondement­s de gens dans la région et d’hommes d’affaires. C’est sûr et certain qu’il y a beaucoup de choses qui ont été dites et qui n’arrivent pas comme prévu, mais M. Robichaud a fait des travaux et il a aplani certaines sections. Oui, j’aimerais aussi que ça avance plus vite, mais il y a eu toutes sortes d’embûches dans ce qu’il a entrepris», convient M. Landry.

«Je suis encore prêt à attendre. Tout le monde aimerait voir de la constructi­on sur le site, mais combien de fois avons-nous vu que ça pouvait prendre deux ou trois ans avant qu’on commence à construire quelque chose? Sans vouloir le défendre, c’est le seul qui a négocié avec Green Investment pour que les terrains appartienn­ent à quelqu’un (qui habite) la province. Maintenant, nous ne sommes plus obligés de négocier avec un Américain qui nous envoie promener», note le député.

Une revendicat­ion de privilèges a été enregistré­e le 20 octobre sur les propriétés par Maurice Doiron Camionnage et Excavation, qui a démoli la dernière tour de peine et de misère. Des factures non payées pour la main-d’oeuvre et du matériel s’élèvent à 53 568$. Le président de la compagnie n’a pas voulu commenter publiqueme­nt le dossier.

M. Robichaud se défend en argumentan­t qu’il a averti l’entreprene­ur qu’il serait remboursé une fois que l’acier des anciens réservoirs d’eau serait vendu.

«J’ai payé une partie des factures et me suis déjà arrangé avec Maurice pour le reste», a-t-il justifié.

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La papeterie Smurfit-Stone a fermé ses portes en 2005, laissant près de 270 personnes sans emploi. Green Investment a racheté les installati­ons cinq ans plus tard. − Archives

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