Acadie Nouvelle

Produits alimentair­es: l’Halloween à l’année

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com

Des spécialist­es en santé et des coalitions qui militent pour une saine alimentati­on estiment que la consommati­on abusive et la présence souvent camouflée de sucre font en sorte que la fête de l’Halloween se déroule pendant bien plus qu’une seule journée dans l’année.

«Si l’on se fie au devant de l’emballage des produits alimentair­es pour choisir, on fait souvent fausse route et on se retrouve avec des aliments-bonbons en pensant qu’il s’agit de produits intéressan­ts», explique Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids.

«Le gouverneme­nt fédéral doit encadrer le devant des emballages afin de donner l’heure juste aux consommate­urs», de poursuivre la représenta­nte de la coalition qui se consacre à la problémati­que du poids.

Alors que l’obésité chez les jeunes a triplé au cours des 25 dernières années et que sept hommes sur dix au Nouveau-Brunswick affichent un surplus de poids, il va sans dire que le sucre se retrouve la plupart du temps au banc des accusés.

Selon lui, le sucre est toutefois loin d’être le seul responsabl­e du bulletin de santé plus ou moins positif des Néo-Brunswicko­is.

«Il y a aussi la sédentarit­é qui se retrouve parmi les grands accusés. Les enfants et les adultes ne bougent pas», ajoute Luc Martin, en qualifiant l’obésité de véritable fléau.

Le professeur et spécialist­e des questions touchant l’obésité estime que le NouveauNou­veau fait piètre figure en terme de qualité de l’alimentati­on.

«La consommati­on de malbouffe et le manque de consommati­on de fruits et légumes sont reliés à notre mauvaise performanc­e dans les statistiqu­es touchant l’obésité.»

UNE PUISSANTE INDUSTRIE

Selon Luc Martin et la Coalition Poids, les géants de l’industrie alimentair­e s’activent avec vigueur afin de contrer la mise en évidence des aliments qui sont riches en sucres.

«Contrairem­ent au sel et aux gras trans, c’est plus compliqué avec le sucre. Il y a une industrie très importante et des milliards de dollars qui sont en arrière de tout ça.»

De fait, l’entreprise Nestlé Canada s’est intéressée de près aux travaux et aux pourparler­s récents initiés par Santé Canada au sujet de l’étiquetage sur le devant de l’emballage.

À l’échelle mondiale, le géant de l’industrie agroalimen­taire Nestlé a enregistré un chiffre d’affaires de 27 milliards $ au premier trimestre de l’année 2017.

«En plus de l’étiquetage, il faut cibler et investir beaucoup plus dans la prévention et sensibilis­er les jeunes en bas âge à la saine alimentati­on. Le message ne passe pas encore assez bien», croit Luc Martin.

Selon Marc Bossé, un membre du Réseau mieux-être au Nord-Ouest, il ne fait aucun doute que le sucre est omniprésen­t dans l’alimentati­on des Néo-Brunswicko­is et qu’il s’en consomme beaucoup trop.

«Il y a beaucoup d’adultes et d’enfants qui sont obèses, c’est en lien direct avec les habitudes de vie et la consommati­on de sucre et le manque d’activités physiques.»

La Coalition Poids va plus loin en qualifiant l’obésité d’épidémie qui est actuelleme­nt hors de contrôle.

Le gouverneme­nt fédéral a adopté un nouveau règlement sur l’étiquetage nutritionn­el, ce qui pourrait aider les Canadiens à mieux évaluer la quantité de sucres dans leurs aliments.

«Il y a beaucoup de produits riches en sucre qui sont consommés tous les jours. Les barres tendres constituen­t un bel exemple», raconte Luc Martin, qui est biologiste et professeur à la faculté des sciences de l’Université de Moncton.

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