Chimiothérapie: comment se comparent les deux réseaux?
Le Réseau de santé Vitalité a jeté un pavé dans la marre, à la fin octobre, en annonçant la fin de ces soins en oncologie dans les hôpitaux de Grand-Sault et de Saint-Quentin. Pour expliquer sa décision, la régie francophone a expliqué que le nombre de patients atteints de cancer qui y reçoivent des traitements de chimiothérapie est très faible. Il est tellement modeste qu’il affecte la qualité des soins, a-t-on indiqué. Est-ce vraiment le cas? L’Acadie Nouvelle a obtenu des données pour tenter d’y voir plus clair. Lorsque l’annonce est tombée, une porte-parole de Vitalité (la vice-présidente des services cliniques, Johanne Roy) a affirmé en entrevue avec l’Acadie Nouvelle qu’à peine 43 traitements ont été administrés à Saint-Quentin et 163 à Grand-Sault au cours d’une période d’un an. À titre de comparaison, cette porte-parole a indiqué qu’il y a eu 1143 traitements à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Caraquet au cours de la même période et que «ça justifie le maintien des services à cet endroit et la certification des infirmières.» Au cours des derniers jours, nous avons demandé et obtenu des données sur les traitements de chimiothérapie offerts dans l’ensemble du Réseau de santé Vitalité. On y constate que les données citées par Johanne Roy sont bel et bien bonnes. Mais on y voit aussi que l’exemple de l’hôpital de Caraquet ne raconte pas toute l’histoire. Un autre des sept établissements francophones où est administrée la chimiothérapie est pas mal moins occupé que celui de Caraquet, soit l’Hôpital régional de Campbellton, avec 563 traitements au cours de l’année financière 2016-2017. Nous avons aussi demandé et obtenu les données du Réseau de santé Horizon au cours des derniers jours. En s’y intéressant, on constate que plusieurs hôpitaux administrés par la régie anglophone offrent un nombre très modeste de traitements par année. Dans le réseau anglophone, la très grande majorité des traitements sont effectués dans les trois grandes villes du Sud, soit Moncton ( 6318), Saint-Jean (6740) et Fredericton (2935). Dans les plus petits centres de la province, on compte quatre établissements anglophones dont le nombre annuel de traitements en 2016-2017 n’est pas très loin de ceux des hôpitaux francophones de Grand-Sault, de Saint-Quentin et de Campbellton. C’est le cas du St. Joseph’s Hospital de Saint-Jean (266), du Charlotte County Hospital à Saint-Stephen (313), du Sussex Health Centre (448) et de l’Upper River Valley Hospital à Waterville (677). - PRN