Lieux inesthétiques: Memramcook serre la vis
Après des années de difficulté à faire respecter ses arrêtés municipaux, Memramcook est en voie de résoudre son problème de lieux inesthétiques ou dangereux. La municipalité compte sur les services d’une firme privée pour rencontrer les contrevenants.
Jeff A. Hunter est un ancien policier de la Gendarmerie royale du Canada. C’est lui qui cogne aux portes des propriétaires de lieux inesthétiques ou dangereux à Memramcook, au nom de l’entreprise EL Expert Sécurité/Security, basée à Dieppe.
Il a réglé une dizaine de dossiers, en plus d’avoir hérité de «quelques gros cas» qui trainaient d’avant son embauche par la municipalité, en juillet 2015.
Cet Ontarien bilingue est appelé lorsqu’un cas se présente. En 2017, un budget de 20 000$ - puisé à même les fonds municipaux - a été consacré à ce dossier. Chaque plainte est unique; certaines nécessitent à peine quelques heures de travail, alors que d’autres s’étalent sur plusieurs années.
Depuis 2011, 27 plaintes ont été déposées à l’hôtel de ville concernant des lieux inesthétiques ou dangereux. Du lot, six restent à être réglées et seraient en voie de l’être, aux dires de la directrice générale par intérim du village, Monique Bourque.
«Nous continuons de travailler avec les propriétaires impliqués pour régler la situation. Nous avons adopté une forme plus douce de communication initiale pour faciliter le processus. Nous rencontrons la personne face à face lorsque possible, pour tenter de régler les plaintes à l’amiable.»
Si le propriétaire refuse de collaborer, Memramcook durcit le ton, poursuit-elle.
«Nous procédons ensuite aux étapes formelles, c’est à dire, à l’envoi de lettres et d’avis de conformité, toujours en vertu de nos arrêtés en vigueur.»
Cette approche semble porter ses fruits. La municipalité n’a jamais eu à donner une amende et aucun cas ne s’est rendu devant les tribunaux.
Il est toutefois arrivé que la municipalité ait dû entreprendre la démolition et le nettoyage de certains lieux de son propre chef… ce qui s’est parfois avéré être une tâche colossale. Dans tous les cas, la facture a été refilée aux propriétaires.
Monique Bourque se dit très satisfaite du travail effectué par Jeff A. Hunter. Son expérience dans la force policière lui sert très bien lorsque vient le temps d’approcher les citoyens, dit-elle.
«C’est certain qu’on pourrait toujours en faire plus, chaque municipalité a des problèmes de ce genre-là. Mais l’important c’est que nous avons de beaux résultats. Nous sommes en mesure de régler ces plaintes à mesure que nous les recevons.» PROBLÈME COMMUN AU N.-B.
Plusieurs villages de la province font face à des problèmes de lieux inesthétiques ou dangereux sur leur territoire.
Posséder un arrêté municipal, c’est bien, mais le faire respecter est une tout autre paire de manches lorsqu’une municipalité n’a pas les moyens financiers pour embaucher un agent à temps plein.
Cap-Pelé et la Communauté rurale de Beaubassin-Est avaient justement des problèmes en ce sens, jusqu’à tout récemment. Les deux municipalités ont opté pour un partenariat avec la Ville de Dieppe, qui leur prête ses agents de conformité des arrêtés pour un montant fixe par année.
À Cap-Pelé, il en a coûté 10 000$ en 2015, puis 5000$ pour 2016 et en 2017. Aucune plainte pour non-conformités aux arrêtés municipaux n’a été émise cette année.
«L’agente de contrôle vient quand même faire des visites sur la municipalité pour s’assurer que tout est respecté, comme dans le cas de roulottes sur le terrain, et des déchets laissés sur le bord de la route, par exemple», précise Stéphane Dallaire, directeur général.