LE FLÉAU DU VANDALISME DANS NOS COMMUNAUTÉS P. 6
Destruction de l’ancien pont ferroviaire d’Inkerman. Belvédère sur la montagne Stewart à Dalhousie incendié. Enseignes de rue volées à Nigadoo. Saccage dans l’ancienne coopérative de Caraquet. Graffitis sataniques sur une église de Moncton. Ce ne sont que quelques-uns des actes de vandalisme perpétrés depuis septembre. Le phénomène semble s’amplifier et souvent, les malfaiteurs demeurent impunis, faute de les avoir pris la main dans le sac.
Les organisations qui en sont victimes et la communauté font les frais lorsque des infrastructures sont vandalisées. Le Club motoneige Nord-Est en sait quelque chose.
«Nous avons un relais de motoneige et durant l’hiver, les poignées pour ouvrir les portes et les fenêtres ont été cassées. Nous avons toujours des doutes sur les gens qui commettent ces gestes, mais c’est difficile de les confronter sans preuve. Je ne comprends pas pourquoi ils font cela, parce que ces mêmes gens profitent des installations», soutient Ronald Lanteigne, le président de l’organisme.
«Est-ce qu’ils sont frustrés à la maison et qu’ils se défoulent là? Je ne sais pas ce qui peut causer cela, mais c’est sûr qu’il y a un problème et qu’il s’amplifie. Des pancartes «STOP» en plastique sont volées. À quoi ça sert de les voler? Tu ne peux pas faire de l’argent en les revendant. Avant de poser un tel geste, l’individu devrait penser aux conséquences parce qu’il y a des risques d’accident. Si le motoneigiste ne sait pas qu’il doit s’arrêter, il peut se faire frapper par une voiture», explique M. Lanteigne.
Les dégradations des sentiers et des refuges de véhicules tout-terrain sont constantes, alors que les tiroirs-caisses des clubs ne débordent pas pour ce type de réparations.
«Au printemps et à l’automne, beaucoup de jeeps et de camions défont nos sentiers, alors qu’ils n’ont pas le droit d’être là. Aussi, nos abris sont souvent attaqués. Fenêtres brisées et dommages à l’intérieur. Les poêles à bois sont jetés à terre ou volés, indique Roger Daigle, le président de la Fédération des véhicules tout-terrain du Nouveau-Brunswick. Nous n’avons aucune idée pourquoi ils font cela. Quand nos installations sont victimes de vandalisme, ça peut coûter plusieurs milliers de dollars à réparer et c’est de l’argent dont les clubs ne disposent pas. Ça cause beaucoup de tort.»
Bien qu’on ait tendance à montrer du doigt les jeunes, ils ne sont pas toujours les auteurs de ces bris. Et mettre la main au collet des responsables pour les traduire en justice n’est pas simple.
«C’est certain que ce ne sont pas tout le temps des jeunes. C’est difficile d’apporter ces criminels en cour. C’est un long processus et une fois qu’ils passent devant les tribunaux, ils n’ont rien la plupart du temps. Une dispute par le juge et c’est fini. Pourtant, le vandalisme est un crime», s’exclame M. Daigle.