Acadie Nouvelle

Tracadie: une mère pourrait bientôt revoir sa fille après sept ans

Les choses s’accélèrent pour Zoe Lidia Suarez Prieto. La mère de famille immigrée dans la Péninsule acadienne attend toujours de faire venir sa fille de Cuba. Si tout se passe comme elle le prévoit, l’adolescent­e pourrait arriver minovembre.

- Vincent Pichard vincent.pichard@acadienouv­elle.com

«Je suis très confiante, à 95%, qu’on obtienne le visa tourisme», déclare, d’un ton assuré, Johanne Boivin Drapeau.

Depuis quelques mois, cette spécialist­e en immigratio­n, basée à Terrebonne au Québec, accompagne Zoe Lidia Suarez Prieto dans ses démarches.

Cette Cubaine d’origine attend avec impatience les papiers qui autorisera­ient sa fille, restée sur l’île de l’océan Atlantique il y a sept ans, à la rejoindre à Tracadie où elle vit. Dans un premier temps, une demande de visa tourisme a été adressée aux services de l’immigratio­n.

«Je devrais avoir une réponse d’ici la semaine prochaine», trépigne la mère.

S’il est délivré, Yalenis, 13 ans, pourrait débarquer au Canada et y rester jusqu’à six mois. Une période au terme de laquelle elle devra retourner dans son pays d’origine.

Zoe Lidia Suarez Prieto et Johanne Boivin Drapeau rassemblen­t, en parallèle, les documents nécessaire­s pour compléter une autre demande, celle d’une résidence permanente au nom de l’adolescent­e.

«Les délais d’attente pour ce type de visa sont de 12 mois. On peut supposer que Yalenis aurait le droit de vivre avec sa mère, au plus tard au cours de l’automne 2018», précise la spécialist­e.

Ces perspectiv­es réjouissen­t la résidente de Tracadie. Cela fait cinq ans qu’elle n’a pas vu sa fille. Sa priorité est de la faire venir en tant que touriste le plus tôt possible.

Ces retrouvail­les, elle y pense constammen­t.

«Ça m’empêche de dormir. J’ai tellement hâte. Ça fait si longtemps que j’attends ça», confie-t-elle.

L’idée de passer les fêtes de fin d’année avec son aînée remplit son regard d’étincelles.

«Ce serait mon plus beau cadeau. On n’a jamais eu un Noël comme ça. Yalenis n’a jamais vu les maisons décorées comme ici et la neige.»

Le changement s’annonce brutal pour l’enfant. S’adaptera-t-elle au rude climat? Se fera-t-elle de nouveaux amis? Se plairat-elle à Tracadie? Zoe Lidia Suarez Prieto se pose naturellem­ent toutes ces questions.

«On se parle tous les jours au téléphone. Elle me dit tout le temps qu’elle veut plus que tout être avec moi. Ça me rassure.»

Cette semaine, la Cubaine a emménagé dans un nouvel appartemen­t au centrevill­e de Tracadie. Il est plus grand que celui qu’elle avait auparavant.

«J’avais besoin d’une chambre supplément­aire pour recevoir ma fille.»

En attendant, elle peut compter sur le soutien de la communauté.

«C’est une femme formidable qui se donne sans compter. Je suis contente que tout s’arrange pour elle. Être séparée de son enfant est la chose la plus difficile qui soit», déclare Cristina Gastelu.

Cette amie de Zoe Lidia Suarez Prieto sait de quoi elle parle. Pendant un temps, elle a vécu loin de son fils resté chez eux au Pérou. Aujourd’hui, ils sont à nouveau réunis et heureux.

«Dès qu’on a une réponse positive des services de l’immigratio­n, j’achète les billets d’avion. S’ils me disent non, je serais déçue, mais je ne baisserai pas les bras.»

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Zoe Lidia Suarez Prieto vient d’emménager dans un appartemen­t plus grand, au centre-ville de Tracadie, et ce, pour que sa fille, présenteme­nt à Cuba, puisse avoir sa propre chambre. - Acadie Nouvelle: Vincent Pichard

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