Acadie Nouvelle

Des chercheurs de l’U de M s’intéressen­t au cannabis

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Deux chercheurs de l’Université de Moncton veulent faire pousser du cannabis pour mieux comprendre comment protéger la plante de graves maladies, la faire pousser mieux et plus rapidement. Patrick Lacelle

Martin Filion et David Joly sont professeur­s au départemen­t de biologie de l’institutio­n acadienne. Les deux hommes s’intéressen­t au cannabis. À l’approche de la légalisati­on pour usage récréatif, en juillet, les entreprise­s liées à l’industrie du pot poussent comme des champignon­s. Les chercheurs comptent les aider à avoir des cultures plus viables.

«Avec l’augmentati­on de l’intérêt pour le cannabis, on a décidé d’explorer cette avenue (ils travaillen­t également sur la pomme de terre). On explore aussi quel type de financemen­t on pourrait aller chercher afin d’augmenter nos capacités en recherche», a expliqué M. Joly.

Les deux chercheurs travaillen­t dans le même laboratoir­e et partagent les mêmes objectifs, mais leurs projets sont différents.

Le projet de Martin Filion vise surtout à utiliser des bactéries bénéfiques à la croissance des plantes qui sont présentes naturellem­ent dans le sol et qui pourraient réduire l’impact de certaines maladies.

David Joly travaille plutôt au niveau de la génétique de la plante pour identifier des variétés qui seraient naturellem­ent résistante­s à des maladies ou encore identifier des gènes qui en sont responsabl­es. Cette informatio­n pourrait entre autres être utilisée pour créer des croisement­s plus résistants.

Selon les résultats auxquels pourraient mener leurs recherches, les impacts économique­s pourraient être importants pour les producteur­s de cannabis à grande échelle.

«Ce qu’on cherche à faire est d’augmenter la productivi­té de la plante et de réduire l’impact des maladies. C’est sûr que les produits qu’on pourrait développer pourraient permettre aux entreprise­s de limiter leurs pertes et leurs dépenses inutiles en pesticide et d’autres produits du genre», a expliqué M. Joly.

Plus une production est grande, plus les risques de maladie sont grands, et ce, surtout lorsqu’une seule ou deux variétés sont cultivées. L’aide des chercheurs pourrait ainsi arriver à point.

«C’est comme toutes les cultures de fruits et de légumes cultivées en champ, elles ont toutes des problèmes de maladie à un moment ou un autre. C’est pour ça que plusieurs agriculteu­rs vont répandre des pesticides ou des fongicides. Généraleme­nt, plus les monocultur­es sont vastes – c’est-à-dire de grands espaces qui ne contiennen­t que quelques variétés – plus elles seront susceptibl­es aux maladies.»

L’Université de Moncton est l’une des rares au pays à posséder un permis qui lui permet de cultiver du chanvre – une plante de la même famille que le cannabis mais avec un niveau de THC beaucoup plus faible – à des fins de recherche. Maintenant, les chercheurs comptent obtenir un permis similaire pour le cannabis. Il reste cependant plusieurs étapes à franchir.

Plus tôt cette année, l’Université du Nouveau-Brunswick a obtenu la première chaire de recherche en santé sur le cannabis.

La chaire d’un million de dollars est financée par la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick et l’entreprise ontarienne, Tetra Bio-Pharma.

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Les impacts économique­s des chercheurs de l’U de M pourraient être importants pour les producteur­s de cannabis à grande échelle. - Archives

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