Acadie Nouvelle

Le gouverneme­nt étudie comment aider le système de la finance sociale

Un groupe d’experts se demande si le système fiscal peut aider le gouverneme­nt fédéral à trouver des milliards de dollars dans le secteur privé pour payer les coûts d’une grande variété de programmes pouvant, par exemple, permettre aux sans-abris de quitt

- La Presse canadienne

Les dirigeants de ce comité consultati­f disent que cette avenue pourrait figurer au sein de la future stratégie fédérale sur la finance sociale. L’objectif est de convaincre des organismes sans but lucratif ou privés d’offrir des services ayant un apport social ou environnem­ental.

Cette approche peut être attrayante pour les gouverneme­nts puisqu’elle permet de faire porter le fardeau financier des programmes sociaux à des investisse­urs et non aux contribuab­les.

À l’heure actuelle, il existe, selon le gouverneme­nt fédéral, 69 entreprise­s sociales, dont une boulangeri­e de Halifax qui emploie des personnes marginalis­ées et un vendeur de bas en ligne qui, pour chaque paire commandée, en donne une. Il y en a tant d’autres qui répondent aux critères et souhaitent être impliquées.

La refonte du système fiscal était la plus ambitieuse des cinq idées présentées l’an dernier au plus haut fonctionna­ire d’Emploi et Développem­ent social Canada. Parmi les autres propositio­ns: la création d’un crédit d’impôt pour les oeuvres de bienfaisan­ce gérant une entreprise à but lucratif dont la vocation est sociale afin de lui permettre de conserver ses bénéfices à condition que ceux-ci soient réinvestis dans ses opérations.

La Presse canadienne a obtenu une copie de la note de service. Celle-ci souligne les obstacles que devra franchir une stratégie sur la finance sociale.

Les organismes communauta­ires et de bienfaisan­ce se tournenet de plus en plus vers la finance sociale pour trouver des nouvelles sources de revenus.

Selon l’Associatio­n pour l’investisse­ment responsabl­e, les «investisse­ments d’impact» comptent pour 4 milliards $ au Canada. Ce marché pourrait presque septupler pour atteindre 30 milliards $ d’ici 2023.

En 2016, le gouverneme­nt a lancé une stratégie en permettant aux organismes de bienfaisan­ce et aux associatio­ns canadienne­s enregistré­es de sport amateur de s’impliquer jusqu’à un certain point dans des activités commercial­es sans qu’ils perdent leur statut.

Le gouverneme­nt a lancé des consultati­ons sur la future politique et annoncé une obligation à impact social de 4 millions $ pour favoriser la santé cardiaque et vasculaire. Le ministre de la Famille, des Enfants et du Développem­ent social, Jean-Yves Duclos s’est rendu au Royaume-Uni pour en apprendre davantage sur ces pratiques.

Toutefois, la Loi sur l’impôt sur le revenu demeure un obstacle important à l’essor de la finance sociale.

Un comité interminis­tériel a indiqué dans un rapport rédigé en 2015 que plusieurs fondations avaient abandonné l’idée de faire démarrer une entreprise parce qu’elles craignaien­t de perdre leur exemption fiscale. Il faisait aussi état du risque de voir que certaines entreprise­s sociales soient favorisées au détriment d’autres petites entités commercial­es au chapitre de la concurrenc­e si leurs bénéfices étaient exemptés d’impôts.

L’une des tâches du groupe directeur sur la cocréation d’une Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale est d’étudier les questions juridiques et réglementa­ires, a confié sa coprésiden­te, Catherine Scott, qui est aussi directrice générale de la Direction des partenaria­ts de développem­ent social et de lutte contre l’itinérance à Emploi et Développem­ent social Canada (EDSC).

«Les investisse­urs nous disent que les règles sont parfois difficiles à comprendre ou que celles entourant les activités commercial­es des organismes de bienfaisan­ce peuvent être problémati­ques», a dit Mme Scott.

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