Acadie Nouvelle

Aménagemen­t du territoire: l’ère du laissez-faire est révolue à Grande-Digue

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Après trois ans et demi de travail, Grande-Digue est sur le point d’avoir son plan rural. Le plan proposé est dans les mains du ministre Serge Rousselle et pourrait entrer en vigueur avant Noël.

Les habitants de Grande-Digue suivent l’exemple d’Aldouane et de Saint-Paul en se dotant d’un plan d’aménagemen­t rural, tout en demeurant non-incorporé.

Pour Serge Dupuis, qui travaille sur le plan depuis des années, le projet offre une protection au mode de vie des citoyens. Sans zonage, «tout est permis».

«Il n’y a pas de contrôle sur l’usage des terrains dans la communauté. Les gens de la communauté voulaient se protéger.»

Le plan protègera notamment contre l’installati­on d’entreprise­s nuisibles dans le voisinage, comme les abattoirs et les usines polluantes. Les citoyens de Grande-Digue n’ont pas été confrontés à une telle situation, quoiqu’il «y a des citoyens qui ont déjà exprimé des inquiétude­s avec certaines choses qui se passaient».

«Ça nous permettra de préserver le caractère qu’on a à Grande-Digue, avec la qualité de vie qu’on connaît. On veut voir un développem­ent communauta­ire ordonné.»

«On a un comité qui a travaillé très fort. Des résidents n’ont pas lâché pendant trois ans et demi et on arrive à la fin.»

Le nouveau plan rural de Grande-Digue définira quelles zones du territoire sont réservées à l’usage résidentie­l, commercial, communauta­ire, industriel, agricole et environnem­ental, entre autres.

Il a été présenté à plusieurs réunions publiques au cours des derniers mois, dont un ultime rassemblem­ent le 4 octobre. Les citoyens ont pu soumettre leurs questions et leurs préoccupat­ions jusqu’au 18 octobre. Il a ensuite obtenu l’approbatio­n de la Commission des services régionaux de Kent, avant d’être transféré au ministre Serge Rousselle pour obtenir le feu vert.

Si tout se déroule comme prévu, le plan pourrait être adopté avant Noël, estime M. Dupuis.

La communauté de Grande-Digue se prépare à adopter son plan rural même si elle n’est pas incorporée. Avec sa population d’environ 2200 personnes - la troisième plus importante dans Kent après Cocagne et Bouctouche -, elle a toujours le statut de district de services locaux (DSL). Ainsi, elle n’a pas de conseil municipal, elle n’a pas accès au Fonds de la taxe sur l’essence et elle doit passer par le ministère de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux, à Fredericto­n, pour faire avancer ses dossiers.

Selon les intervenan­ts consultés par l’Acadie Nouvelle depuis la semaine dernière, il n’y aurait pas de démarches en cours à Grande-Digue visant à créer une nouvelle communauté rurale.

La dernière tentative d’incorporat­ion s’est avérée infructueu­se. Un projet proposé en 2007 aurait réuni quatre DSL de Kent, soit Cocagne, Shediac-Bridge, Shediac-River et Grande-Digue. Plus de 85% des citoyens avaient voté «non» à l’union.

Un deuxième projet de communauté rurale dans la grande région a eu plus de succès. En 2013, 71% des électeurs de Cocagne ont voté «oui» à la création de la Communauté rurale de Cocagne. - JMD

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