Acadie Nouvelle

Coureur de l’année: trois Acadiens sont en nomination Le boxeur Mitch Boudreau a apprivoisé ses démons

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Paul Lavoie, de Fredericto­n, et Scott Hare, de Pointe-du-Chêne, seront intronisés au Temple de la renommée de Course Nouveau-Brunswick, le dimanche 18 novembre, au Centre de conférence Wu à Fredericto­n. Acadie Nouvelle

Et comme c’est devenu la coutume, les prix annuels seront également remis pendant la soirée.

Pour les deux prix principaux, notons qu’un trio acadien est en nomination pour celui de coureur de l’année, soit Sylvain Arseneau, de Petit-Rocher, Greg Sawyer, d’Edmundston, et Jean-Marc Doiron, de Moncton. Du côté féminin, ça va se jouer entre Patty Blanchard, de Dieppe, Shelley Doucet, de Quispamsis, et Sacha Hourihan, de Southfield.

La recrue masculine sera choisie entre Zachary Boulanger, de Saint-Jean, Scott Lee, de Baxters Corner, et Tim McDonough, de Saint-Jean. Chez les filles, Lily Coffin et Erin Vringer, de Saint-Jean, ainsi qu’Emily James, de Rothesay, sont en nomination.

En ce qui concerne l’événement de l’année, les trois finalistes sont Across Town for Crosswinds (Sussex), Herring Run (Mascarene) et Run for Renee (Quispamsis).

Pour le prix de l’inspiratio­n de l’année, on retrouve les finalistes Daniel Landry, de Petit-Rocher, Dean Strowbridg­e, de Willow Grove, et Dan Dineen, de Quispamsis.

Carole Fournier, d’Edmundston, Nathalie Thériault-Roy, de Beresford, et Paul Sands, de Saint-Jean, sont les nominés pour le prix de la réalisatio­n personnell­e.

Denis Poirier, de Tracadie, et Kim Spinney, de Saint-Jean, sont quant à eux les finalistes pour le prix du marcheur de l’année.

Enfin, l’un des trois finalistes suivants, soit Kevin Barrett, de Quispamsis, ainsi qu’Alex Coffin et Daryl Steeves, tous deux de Saint-Jean, recevra le prix de la contributi­on exceptionn­elle.

Il est possible de se procurer les billets pour cette soirée à compter du 13 novembre en ligne (https://raceroster.com/ events/2017/14371/run-nb-gala-2017) au coût de 30 $ l’unité. La soirée débutera à 17h et le banquet sera servi dès 18h. En 2013, après avoir excellé en boxe amateur pendant de nombreuses années à l’adolescenc­e, Mitch Boudreau a disparu mystérieus­ement de son sport. Il venait alors d’atteindre l’âge adulte et, à force de nourrir son mal de vivre intérieur, il ira jusqu’à commettre quelques incartades vis-à-vis de la justice.

L’histoire de Mitch Boudreau ressemble bougrement à celles de plusieurs autres jeunes qui, comme lui, ont eu de la difficulté à apprivoise­r la vie d’adulte.

Et, comme c’est aussi le cas chez plusieurs, ce n’est pas le sport qui a tourné le dos à Boudreau. C’est la vie.

Ou plutôt lui-même, comme il le laisse sous-entendre.

«Pour des raisons personnell­es, je me suis mis dans le trouble avec la loi et j’ai dû quitter la boxe pour cette raison», raconte-t-il.

Si l’idée de revenir à son sport l’a rapidement rongé, il a néanmoins décidé qu’il serait plus sage de faire d’abord le ménage dans sa tête. Il en a aussi profité pour se concentrer sur ses études au collège.

«Plus mon éloignemen­t du sport se prolongeai­t, plus je réalisais que je ne savais pas vraiment qui était Mitch. Mon identité se résumait avec le mot boxe. Alors, si je n’étais pas un boxeur, qui étais-je?», se questionna­it-il à l’époque.

«C’est dans cet état d’esprit que j’ai décidé que j’y retournera­is (la boxe) seulement quand je serai confortabl­e avec Mitch. Quand ce serait agréable d’être moi-même», explique-t-il.

Cette quête intérieure a dû fonctionne­r puisque malgré des débuts profession­nels peu convaincan­ts - trois revers en trois duels -, Mitch Boudreau semble avoir vaincu (ou apprivoisé) ses démons.

Jeudi dernier, à l’entraîneme­nt, sa bonne humeur était communicat­ive. Il irradiait de joie. Et même quand l’un de ses deux partenaire­s d’entraîneme­nt (Danyk Croteau) lui a ensanglant­é le nez d’une bonne mornifle, il n’a jamais perdu le sourire.

En fait, Boudreau transpire de bonheur depuis qu’il a mis sa carrière entre les mains du gérant et entraîneur Jean-Martin Gauthier.

Le boxeur apprécie tous les efforts de l’équipe de l’Académie d’arts martiaux mixtes et de conditionn­ement physique Drekon, à commencer par André Lanteigne, qui est à la fois propriétai­re du gymnase et principal commandita­ire de cette nouvelle écurie de combattant­s dans la région Chaleur. Sean Byrne en est un autre qui a son importance dans l’équipe Drekon.

Le boxeur de Bathurst est reconnaiss­ant de cette belle opportunit­é qui lui est offerte. Il se sent valorisé quand Jean-Martin Gauthier soutient qu’il est un bien meilleur boxeur que ne l’indique sa fiche. Surtout qu’il est lui aussi convaincu de la même chose.

Bref, Mitch Boudreau apprécie la vie au quotidien. Un sentiment qui lui aurait semblé impossible il y a quatre ans.

«L’une des choses les plus importante­s que j’ai comprises pendant ma dépression c’est que si tu n’apprends pas à t’aimer quand tu n’as rien, tu ne t’aimeras pas plus quand tu auras tout ce que tu veux.»

Voilà des paroles drôlement sages venant d’un jeune homme âgé de 22 ans.

Ça n’a pas dû arriver souvent qu’une écurie de boxe décide de faire d’un boxeur n’ayant jamais savouré la victoire sa principale tête d’affiche. Mitch Boudreau est ce chanceux.

En acceptant de prendre soin de la carrière du boxeur de Bathurst, l’Académie d’arts martiaux mixtes et de conditionn­ement physique Drekon a le sentiment d’avoir entre les mains un diamant qui ne demande qu’à être poli.

Tous chez Drekon sont convaincus que Boudreau vaut nettement mieux que sa fiche de trois revers en autant de combats. On défend cette théorie par le fait qu’il est encore très jeune (22 ans) et qu’il a connu une brillante carrière chez les amateurs. Par exemple, il est terminé le temps où il acceptait des combats avec seulement deux semaines d’avis.

Boudreau a d’abord encaissé une défaite par KO technique devant Tom Vautour en décembre 2012. Puis, il s’est incliné par décision partagée face au vétéran poids lourd Émile Arsenault en avril au Forum de Bouctouche. Enfin, il a perdu par décision unanime des juges contre le Manitobain Devin Tomko, le mois dernier, au Casino Lac Leamy de Gatineau.

«Je ne regrette rien de ces trois combats, mais j’ai commis trop d’erreurs, affirme Boudreau. J’ai fait des gaffes tant sur le ring que hors du ring. Je n’ai que moi à blâmer.»

«Si j’ai perdu ces trois matchs, c’est parce que l’autre gars a mieux performé que moi. La boxe, c’est un sport où tu n’as pas le choix d’être honnête. Une fois que la cloche se fait entendre, tu ne peux plus rien cacher et il n’y a nulle part où se cacher», dit-il avec humour.

Mitch Boudreau aura l’occasion de gagner un premier match le 7 décembre au Casino de Montréal. Il affrontera pour l’occasion le Québécois Terry Osias dans un duel de quatre assauts. Pour l’Acadien, il s’agira d’un deuxième combat consécutif lors d’un gala organisé par le Groupe Yvon Michel.

«C’est un honneur d’être invité à boxer pour GYM, même si je ne fais pas partie de cette écurie. Au moins, je suis sur le radar. Des chances comme celle-là n’arrive pas souvent dans une carrière», indique-t-il.

Boudreau compte saisir sa chance dès le 7 décembre.

«Mes trois défaites sont derrière moi maintenant et je n’ai pas le goût d’être vu comme le punching bag de service. Je veux gagner des combats. Je veux faire une carrière dans la boxe. Dans un proche avenir, j’aimerais prendre part à un combat de championna­t canadien. Si ce n’est pas l’année prochaine, ce sera la suivante. Et ensuite, qui sait ce qui pourrait arriver. En tout cas, c’est motivant d’avoir l’appui que je reçois en ce moment chez Drekon», mentionne-t-il.

«Et dans plusieurs années d’ici, quand toute cette histoire sera terminée, j’aimerais me regarder dans le miroir et pouvoir me dire que je n’ai rien fait ou dit que je regrette», ajoute-t-il.

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Mitch Boudreau reçoit les premiers soins de son entraîneur Jean-Martin Gauthier après avoir subi une blessure au nez pendant un entraîneme­nt. - Acadie Nouvelle: Robert Lagacé
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