«Il ne reste plus beaucoup de bois» sur l’île Miscou
La mise à jour envisagée du plan d’aménagement rural des îles Lamèque et Miscou peut sembler n’être qu’une simple procédure administrative, mais pour les citoyens de Miscou, il s’agit d’un pas de géant dans leur lutte pour protéger l’environnement de l’île.
Jean-Baptiste Bezeau, porte-parole du comité de sauvegarde l’île Miscou, a lancé son combat il y a près d’un an. Il est notamment préoccupé par les coupes à blanc et la hausse du nombre de bleuetières en développement sur l’île. Il s’inquiète aussi des conséquences liées à l’épandage de pesticides.
«À Miscou, ils sont en train de tout couper à blanc pour développer des bleuetières. Il ne reste plus beaucoup de bois sur l’île.»
Les membres du groupe tentent depuis plusieurs mois de convaincre le gouvernement provincial de dépoussiérer son plan d’aménagement rural des îles Lamèque et Miscou. Le document n’a pas été mis à jour depuis 21 ans, alors ils espèrent qu’une révision leur permettra d’y ajouter de nombreux règlements pour favoriser la protection de l’environnement.
Les choses pourraient bientôt évoluer en faveur du comité de sauvegarde. Serge Rousselle, ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux, a accepté de revoir le plan d’aménagement à la suite d’une rencontre cet été avec des membres du groupe.
«Pour nous c’est quand même une grosse victoire. Notre première victoire a été de pouvoir rencontrer Serge Rousselle, parce que ça faisait près d’un an qu’on espérait pouvoir le rencontrer. On lui a demandé de changer le plan d’aménagement rural, il a accepté de le faire aussi», dit M.Bezeau.
Il reste cependant encore plusieurs étapes à franchir, nuance Benjamin Kocyla, urbaniste à la Commission de services régionaux de la Péninsule acadienne. Le gros du travail commencera en 2018 seulement.
«Le comité a présenté une demande de modification très large du plan rural des îles Lamèque et Miscou, touchant de nombreux aspects du règlement et notamment ceux liés à l’environnement. Étant donné l’ampleur du travail à effectuer pour présenter un projet de règlement reflétant les modifications désirées, il a plutôt été décidé de commencer la refonte complète du plan rural en 2018», explique M.Kocyla.
«Concrètement, on est encore très loin de parler des détails réglementaires que pourrait contenir le nouveau plan. Un énorme travail de recensement et d’analyse de données se présente d’abord à nous en 2018.»
Malgré tout, Jean-Baptiste Bezeau s’estime chanceux de pouvoir compter sur un allié de taille: Wilfred Roussel, député libéral de Shippagan-Lamèque-Miscou.
«Wilfred nous a dit au départ qu’il n’y avait pas grand-chose à faire puisque ce sont des terrains privés. La seule manière de les arrêter serait de modifier le plan d’aménagement rural. C’est lui qui nous a suggéré d’organiser une réunion publique l’an dernier.»
De son côté, Wilfred Roussel s’engage à continuer de suivre le dossier.
«En tant qu’ancien président de la Commission de services régionaux de la Péninsule acadienne et ancien maire de Le Goulet, j’ai peut-être un petit intérêt particulier pour cette affaire. C’est un dossier qui m’intéresse. Je pense que leurs demandes sont légitimes dans le sens que le comité de Miscou n’est pas contre les bleuetières, mais pour une gestion raisonnable des bleuetières sur le territoire.»