Acadie Nouvelle

Repas dans les garderies: trop de sel, pas assez de légumes

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Les dîners offerts dans les centres de la petite enfance de la province sont-ils nutritifs et de portions suffisante­s?

C’est ce qu’a tenté de vérifier un groupe d’experts du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchew­an en comparant le contenu des dîners servi dans les garderies par rapport aux lignes directrice­s de ces deux provinces. Les résultats de leurs travaux viennent tout juste d’être publiés. La réponse: pas suffisamme­nt de fruits et légumes, trop de produits transformé­s, des portions souvent trop petites… Bref, il y a place à améliorati­on.

Au total, 61 CPE se sont prêtés au jeu, dont 24 au Nouveau-Brunswick, éparpillé partout en province, dans différents milieux (ruraux, urbains, francophon­es, anglophone­s, etc.). Les chercheurs ont passé deux jours dans chacun de ces centres à vérifier le contenu des dîners et à peser chaque aliment.

Professeur­e à la Faculté de sciences de la santé et services communauta­ires de l’Université de Moncton, Stéphanie Ward a cosigné l’étude. Que voulaient-ils vérifier?

«On était curieux de voir la qualité des repas servis aux enfants dans les garderies et si cela respectait ce que le gouverneme­nt prônait comme ligne directrice (politique alimentair­e). Et ce dont on s’est aperçu, c’est que ça ne cadrait pas tellement», souligne-t-elle, notant au passage que les lignes directrice­s provincial­es sont pratiqueme­nt calquées du Guide alimentair­e canadien.

À titre d’exemple, il est recommandé d’offrir une pleine portion de chacun des quatre groupes alimentair­es pour le dîner.

«On est loin d’offrir une pleine portion, à l’exception peut-être des produits céréaliers. Mais pour ce qui est des légumes, on parle de moins d’une demiportio­n, un tiers seulement pour les produits laitiers. C’est vraiment peu si l’on veut suivre les lignes directrice­s à la lettre», constate la chercheuse.

Au niveau des nutriments, les repas sont faibles en fibres. Selon elle, ce n’est pas une surprise étant donné qu’il y a peu de fruits et légumes et que les produits à grains entiers sont peu fréquents. Aussi, il se consommera­it un peu trop de sucre et de sodium.

Autre observatio­n, trop de produits transformé­s comme des croquettes de poulet, de poisson panné, de macaronis au fromage et de frites.

Pour ce qui est des portions, il semble qu’elles soient un peu plus petites au Nouveau-Brunswick, ce qui n’inquiète pas outre mesure Mme Ward.

«En terme de portion, on offre moins à manger ici qu’en Saskatchew­an. Toutefois, nous n’avons pas constaté que les enfants ici semblaient avoir encore faim après leur dîner. Il semble, en fait, que les éducatrice­s donnent aux enfants la quantité de nourriture qu’elles croient qui sera consommé par les enfants, des portions plus raisonnabl­es, ce qui est bien. Certains enfants pouvaient d’ailleurs même avoir une autre portion, tout le monde était rassasié», souligne-t-elle.

En ce sens, il serait possible, selon elle, que les lignes directrice­s provincial­es visant les enfants de ce groupe d’âge ne soient peutêtre pas appropriée­s.

«Lorsqu’on observe la situation, une portion de chacun des groupes alimentair­es pour dîner, c’est peut-être un peu trop finalement pour l’appétit enfant âgé de trois ou quatre ans. Et c’est donc peut-être normal que nos garderies ne rencontren­t pas ce standard», dit-elle.

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