Acadie Nouvelle

Privatisat­ion en santé: les libéraux restent campés sur leur position

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Les libéraux et les conservate­urs continuent de se livrer une guerre de mots au sujet de l’entente sur la privatisat­ion de la gestion du Programme extra-mural. Mathieu Roy-Comeau

Le premier ministre et son ministre de la Santé restent campés sur leur position; Brian Gallant et Benoît Bourque assurent que l’entente avec Medavie sera solide et obligera l’entreprise à obtenir des résultats si elle souhaite être pleinement rémunérée.

Ils refusent cependant toujours de publier le contrat avec Medavie avant qu’il ne soit signé.

Le chef de l’opposition officielle, Blaine Higgs, ridiculise quant à lui les indicateur­s de rendement que devra atteindre l’entreprise sans but lucratif en les qualifiant «d’objectifs flous».

Selon les informatio­ns dévoilées précédemme­nt par le gouverneme­nt, Medavie s’engage notamment à réduire le nombre de visites aux urgences de la part des patients de l’extra-mural de 15%. Les visites à domicile par l’extra-mural devront également augmenter de 15%.

Le contrat prévoit aussi une hausse de 20% des patients qui sont dirigés vers l’extramural par leur médecin. La période d’attente entre cette référence et la première visite de l’extra-mural sera réduite de trois jours à une journée.

Finalement, Medavie devra conserver un taux de satisfacti­on des patients de l’extramural de 95 %.

«C’est l’objectif de base d’arriver à ça. Et s’ils n’y arrivent pas, ils n’obtiendron­t pas les pleins montants qui sont prévus dans le contrat, donc ils seront pénalisés», explique le ministre Benoît Bourque.

Même si le contrat n’a toujours pas été signé, Medavie doit prendre les rênes de l’extra-mural et de la ligne Télé-Soins le 1er janvier.

Fredericto­n versera par la suite un montant de base à l’entreprise de Moncton de 2,6 millions $. Medavie pourrait recevoir jusqu’à 1,8 million $ de plus.

Lorsque les indicateur­s de rendements auront été atteints une première fois, ils seront révisés à la hausse.

Et si Fredericto­n juge que les résultats ne sont pas suffisants, la province pourra mettre fin à l’entente, assure M. Bourque.

«Il y a une clause échappatoi­re, alors si nous ne sommes pas satisfaits avec le niveau de performanc­e, l’une ou l’autre des parties peut se retirer.»

Blaine Higgs déplore la décision du gouverneme­nt d’accorder le contrat à Medavie sans aller d’abord en appel d’offres.

L’absence de concurrenc­e ne permet pas de déterminer si les indicateur­s de rendement proposés par la province et Medavie sont véritablem­ent les meilleurs qui soient pour l’argent déboursé, selon le chef du Parti progressis­te-conservate­ur.

«Nous n’arrivons pas à obtenir les informatio­ns. Nous n’avons aucun détail sur ce que (les indicateur­s de rendement) veulent vraiment dire», déplore M. Higgs.

«Où en sommes-nous en ce moment pour faire la comparaiso­n avec ces objectifs? Que font les autres provinces? Nous n’avons aucun outil de comparaiso­n.»

Durant la période de questions, vendredi, le premier ministre Brian Gallant a rappelé que le précédent gouverneme­nt progressis­teconserva­teur, dans lequel M. Higgs était ministre des Finances, avait lui aussi confié un contrat à Medavie sans appel d’offres en plus de vanter les mérites de l’entreprise.

«Pourquoi était-ce une bonne idée de travailler avec Medavie quand il était au gouverneme­nt si c’est mauvais maintenant?», a lancé M. Gallant.

«Je vais donner la réponse. (M. Higgs) veut brandir l’épouvantai­l de la peur. Nous, de ce côté de la chambre, allons travailler avec des partenaire­s positifs comme cette organisati­on sans but lucratif pour augmenter le nombre de visites à domicile pour les gens de notre province.»

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Le ministre de la Santé, Benoît Bourque. - Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau

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