Recyclage: de «non» à «peut-être» à Campbellton
Campbellton n’a pas complètement mis de côté l’idée de joindre le programme de recyclage à domicile qu’entend implanter la Commission de services régionaux du Restigouche.
Campbellton a essuyé son lot de critiques depuis une semaine, soit depuis sa décision de ne pas joindre le programme régional de cueillette à domicile des matières recyclables. Ce programme a été adopté par tous les autres membres de la CSR-Restigouche. Il doit être implanté sur l’ensemble du territoire restigouchois à l’automne 2018, partout sauf à Saint-Quentin (qui n’est pas membre de la CSR-Restigouche) et Campbellton qui s’est désistée, prétextant ne pas avoir les fonds nécessaires pour aller de l’avant.
Le conseil soutenait à ce moment ne pas avoir l’argent pour acheter les 3120 bacs nécessaire au programme ce qui, à 73$ l’unité, porte le coût total de la facture à 227 760$. Estimant le fardeau fiscal des citoyens déjà suffisamment élevé, la Ville avait d’emblée pris sur elle de défrayer ce montant si jamais elle décidait d’embarquer dans le programme.
Mais voilà, le conseil municipal pourrait bien se raviser et joindre le programme, ou du moins participer d’une quelconque façon à cet effort collectif. « On cherche encore des façons d’embarquer en tout ou en partie dans le programme de recyclage», confirme la mairesse de Campbellton, Stéphanie Anglehart-Paulin, qui réitère qu’elle et son conseil ne sont pas contre le concept du recyclage. «On a dit non parce que nous étions pressés par la commission de prendre une décision rapidement, mais on n’a pas baissé les bras pour autant. On sait que le recyclage est important et on continue d’évaluer toutes nos options», indique-t-elle.
Il faut dire que le temps est un ennemi de taille dans ce dossier. Car un des problèmes auquel sera éventuellement confrontée la Ville, c’est qu’avec l’instauration du programme régional de recyclage, le système actuellement en vigueur – celui des conteneurs métalliques installés dans les communautés – sera mis hors service. La Ville a étudié l’option de le conserver, mais cela s’avère tout aussi dispendieux que l’achat des bacs à domicile. « Il aurait fallu acheter les conteneurs et s’occuper de les transporter chaque semaine à la station de transfert. C’est trop cher», estime la mairesse.
Il se pourrait donc, si rien n’est fait d’ici là, qu’il n’y ait plus du tout de recyclage l’an prochain à Campbellton. «Et on aimerait éviter cela, car c’est une pratique qui a mis du temps à s’implanter dans la tête des gens, il ne faudra pas qu’on la jette comme ça à la poubelle», indique Mme Anglehart-Paulin.
Sans commander officiellement un sondage sur le sujet, la mairesse soutient qu’elle aimerait avoir une idée plus précise du nombre réel de personnes en faveur du programme de recyclage, et qui seraient prêtes à commander des bacs à leurs frais.
«On serait prêt à s’asseoir avec les gens qui veulent faire du recyclage afin de trouver des solutions. Si on a 1000 citoyens prêts à contribuer financièrement à l’achat de leurs bacs, on aimerait le savoir, car peut-être qu’on pourrait organiser quelque chose afin de les accommoder. Ça nous prend des chiffres concrets pour guider nos décisions», affirme la mairesse, invitant ces personnes à se manifester à l’Hôtel de Ville.
OPTIONS À L’ÉTUDE
Si Campbellton a décidé de ne pas refiler la facture des bacs à recyclage à ses citoyens, ce ne sera pas nécessairement le cas pour les autres municipalités participantes au programme. Aucune formule pour le remboursement de ce montant n’a été adoptée par la CSR-Restigouche, ce qui signifie que chacune des municipalités sera libre de prendre les moyens qu’elle juge appropriés pour payer cette somme. Ainsi, une municipalité pourrait choisir de hausser son impôt foncier pour compenser cette perte, de refiler directement le coût du bac à ses citoyens (73$ étalé sur quelques paiements), alors que d’autres pourraient décider tout simplement de s’acquitter de la facture complète.