Acadie Nouvelle

De l’immersion à l’Université de Moncton: regard sur le parcours atypique d’une Néo-Brunswicko­ise

- pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

Bon an mal an, quelques dizaines d’étudiants issus de l’immersion poursuiven­t leur formation à l’Université de Moncton. Portrait d’une étudiante néo-brunswicko­ise au portrait atypique.

Nicolette Belliveau est partie de loin. Élevée à Moncton dans une famille exogame, elle ne maîtrisait pas du tout la langue de Molière lorsqu’elle a fait ses premiers pas à l’école primaire.

«Quand j’ai commencé en maternelle, je pouvais dire l’alphabet en français. Je pouvais dire de A à Z en français, mais c’est tout ce que je connaissai­s», confie-t-elle en entrevue avec l’Acadie Nouvelle.

De la première à la douzième année, elle a appris la langue maternelle de sa mère (assimilée alors qu’elle était très jeune). Puis, vers la fin du secondaire, le temps est venu de décider où elle allait poursuivre ses études.

Ses notes étaient plus que potables et toutes ses demandes d’admission avaient été acceptées. Ce ne sont pas les options qui manquaient et elle aurait très bien pu opter pour une institutio­n anglophone.

«Mais je voulais rester ici à Moncton. Je n’étais pas de ces personnes qui veulent s’en aller de chez ses parents. Ça ne me dérangeait pas de rester», dit-elle.

Et puis, elle avait encore en tête les événements jeunesse francophon­es auxquels elle avait participé en compagnie d’autres élèves inscrits en immersion.

Après avoir obtenu un baccalauré­at en sciences politiques de l’Université de Moncton, Nicolette Belliveau a décidé de poursuivre ses études en droit. Une fois de plus, elle a dû choisir où elle allait poser son sac à dos.

Cette fois, le choix a été pas mal plus simple. «Je suis anglophone, alors j’aurais pu être admise dans une école en anglais. Mais honnêtemen­t, je n’y ai même pas pensé. C’était logique. J’ai fait mon baccalauré­at en français, alors je vais faire mon droit en français.»

Aujourd’hui, à 22 ans, elle est en première année de droit à l’Université de Moncton. Elle dit ne pas du tout regretter sa décision.

«Ça m’a montré que si je pouvais passer une semaine complète en français, pourquoi ne pas aller faire un bac? Et je dois dire que c’est vraiment ma mère qui m’a poussée. Elle me disait combien d’occasions elle avait ratées parce qu’elle n’était pas bilingue.»

 ??  ?? L’étudiante Nicolette Belliveau devant la Faculté de droit de l’Université de Moncton. - Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue
L’étudiante Nicolette Belliveau devant la Faculté de droit de l’Université de Moncton. - Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue
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