TRACADIE: ACCUSÉ DE DOUBLE MEURTRE
Benoit Bertin, âgé de 19 ans, fait face à quatre chefs d’accusation à la suite de l’incendie d’une maison à Six Roads, près de Tracadie. Deux accusations pour meurtre prémédité ont été déposées, en plus d’une accusation pour tentative de meurtre et d’incendie criminel.
Benoit Bertin a comparu à la Cour provinciale de Tracadie mardi après-midi. Une première comparution téléphonique avait eu lieu lundi.
L’homme de Tracadie est accusé d’avoir tué de façon préméditée Léona Boudreau et Jacques Brideau, morts dans l’incendie qui a été déclenché dans la nuit de samedi à dimanche.
Il est également accusé de tentative de meurtre contre Michel Boudreau, qui a pu s’enfuir de la résidence en flammes. L’homme est gravement blessé et il repose dans un état critique dans un hôpital de Fredericton. Les trois victimes vivaient dans la maison.
M. Bertin est finalement accusé d’avoir causé un incendie criminel tout en sachant qu’il y avait des gens à l’intérieur de la maison.
De plus, dans un communiqué envoyé mardi, la GRC a indiqué qu’elle ne peut pas encore conclure hors de tout doute qu’il n’y a pas d’autres personnes qui sont mortes dans les flammes, en raison de l’intensité de l’incendie.
Lors du passage de l’Acadie Nouvelle à Six Roads, mardi après-midi, la Section d’identité judiciaire de la GRC était toujours sur place. Les restes de la maison calcinée, qui était encore debouts lundi, ont été détruits par une excavatrice.
ÉVALUATION PSYCHIATRIQUE
Le juge a acquiescé à la demande de l’avocat de la défense, Me Serge Robichaud, de soumettre M. Bertin à une évaluation psychiatrique de 30 jours afin de déterminer s’il est apte à subir son procès et s’il peut être jugé criminellement responsable de ses actes.
Plusieurs personnes étaient venues assister à la comparution mardi et la salle était pleine. L’accusé est entré, encadré par deux agents de la GRC.
M. Bertin semblait détaché et regardait régulièrement la salle. À plusieurs reprises, il a fait des sourires en direction de l’assistance.
Lorsque son avocat a expliqué à la Cour pourquoi il souhaitait une évaluation psychiatrique pour son client, Benoit Bertin a fait des signes de cornes avec ses doigts, devant son torse et ensuite de chaque côté de la tête.
Une ordonnance de non-publication empêche les médias de dévoiler la teneur des discussions entre Me Robichaud et son client.
Le juge a fixé la date de la prochaine comparution au 13 décembre à 11h. L’accusé sera détenu entretemps. Lorsque le juge a conclu la comparution, Benoit Bertin a lancé un cri guttural, presque animal. Il a crié de nouveau dans le couloir.
À l’extérieur, des proches l’ont regardé sortir, escorté par des policiers. «Je t’aime», lui a lancé une femme.
«Dis à Nicolas que je l’aime», a lancé M. Bertin en retour, avant de s’installer sur le siège arrière de la voiture de police.
Dans le compte Facebook de M. Bertin, on retrouve principalement des photos de profil et des pointages de jeux en ligne. Il est principalement abonné à des pages de clubs sportifs et de musiciens.
Sur ses photos, dont la plus récente visible au public date d’il y a un an, il y a quelques références à de la marijuana. Quelques photos sont accompagnées de phrases qui parlent de se relever dans l’adversité.
«L’enfer est sur terre, mais ce n’est pas sérieux, nous allons tous finir comme de la poussière», est-il écrit en anglais sur sa photo de profil actuelle.
Benoit Bertin avait été arrêté peu après l’arrivée des policiers sur la scène, vers 2h dimanche matin. Il marchait le long de la route 150, près de la maison incendiée.