Acadie Nouvelle

Omnitrax refuse de remettre le chemin de fer de Churchill en état

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Les 900 habitants de Churchill, sur la baie d’Hudson, au Manitoba, sont privés de leur lien ferroviair­e depuis le printemps à cause d’un litige entre Ottawa et la compagnie américaine qui exploite le chemin de fer. La compagnie Omnitrax, de Denver, au Colorado, a indiqué mardi qu’elle songeait à poursuivre le gouverneme­nt canadien en vertu de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Cette menace constitue le plus récent chapitre dans une saga qui vise à déterminer qui est responsabl­e de la rupture de ce lien ferroviair­e très important pour la communauté éloignée de Churchill, qui n’est pas accessible par la route. Depuis de graves inondation­s au printemps dernier, Omnitrax refuse de remettre en état son Chemin de fer de la baie d’Hudson. Les résidants de Churchill doivent donc payer plus cher les produits de base comme les carburants et les aliments, qui sont maintenant acheminés par avion. Omnitrax soutient que la décision d’Ottawa de mettre un terme au monopole de la Commission canadienne du blé, en 2012, a réduit considérab­lement les transports de céréales sur son chemin de fer qui se rend jusqu’au port de Churchill, sur la baie d’Hudson, puisque les producteur­s peuvent dorénavant utiliser des chemins de fer et des ports canadiens plus au sud. Le président d’Omnitrax, Merv Tweed, est Canadien; il était député conservate­ur d’arrièreban lorsque le gouverneme­nt de Stephen Harper a pris cette décision en 2012. M. Tweed soutient aujourd’hui qu’Ottawa a violé une dispositio­n de l’ALÉNA en faisant preuve de discrimina­tion envers Omnitrax, au profit de concurrent­s canadiens. Omnitrax espère régler à l’amiable, mais est prête à intenter une poursuite de 150 millions $ si aucun règlement n’intervient. Ottawa, qui a déjà menacé de poursuivre Omnitrax pour avoir cessé d’entretenir le chemin de fer, a soutenu mardi que l’entreprise avait reçu 18,8 millions $ en subvention­s fédérales il y a une dizaine d’années, à condition qu’elle maintienne en service le chemin de fer. Omnitrax plaide qu’elle n’a pas les moyens de débourser les 43 millions $ qui seraient nécessaire­s pour réparer le chemin de fer. L’entreprise discute par ailleurs avec des communauté­s nordiques pour leur céder la propriété du chemin de fer – une transactio­n qui nécessiter­ait l’aide du gouverneme­nt. – La Presse canadienne

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