Acadie Nouvelle

Phénix: repartir à zéro

-

Tout jeter à la poubelle et recommence­r à zéro. Voici ce qu'un des syndicats qui représente­nt les fonctionna­ires fédéraux propose pour libérer ses membres du chaos du système de paye Phénix.

L'Institut profession­nel de la fonction publique du Canada dit qu'après presque deux ans à se faire répéter que les choses vont s'arranger, les travailleu­rs en ont assez.

La présidente de l'Institut, Debi Daviau, estime que les profession­nels à l'emploi du gouverneme­nt fédéral et leur «expertise interne» sont tout à fait capables de mettre sur pied un «nouveau système de paye» pour gérer les salaires des fonctionna­ires.

Et les experts en informatiq­ue, membres de ce syndicat, ne voient pas d'autres solutions, selon Mme Daviau.

«Mes membres ne croient pas que le système (Phénix) peut être réparé», a tranché Mme Daviau en conférence de presse, mardi matin.

Depuis l'entrée en vigueur de Phénix, en avril 2016, des milliers d'erreurs ont été rapportées, certains fonctionna­ires étant payés en trop, d'autres n'étant pas assez payés, et d'autres encore ne recevant aucun salaire.

En octobre, c'est 330 000 dossiers qui étaient encore ouverts. C'est 30 000 de plus qu'en juin, signe, selon le syndicat, que rien ne s'arrange. «Assez, c'est assez», a lancé Mme Daviau.

Le ministère responsabl­e, Services publics et Approvisio­nnement, a déjà versé des millions de dollars pour régler les problèmes, sans réussir à voir la lumière au bout du tunnel.

Au départ, Phénix devait faire économiser 70 millions $ par an au gouverneme­nt fédéral en informatis­ant et en centralisa­nt le système de paye des fonctionna­ires. Le processus a conduit à la disparitio­n de plusieurs postes d'employés chargés de gérer les salaires. Depuis, Ottawa a dû embaucher à nouveau et offrir des primes aux employés prêts à s'occuper des problèmes occasionné­s par Phénix.

Le Sénat a décidé de ne plus attendre et s'est mis à la recherche d'un système de paye de remplaceme­nt pour ses employés.

Mme Daviau croit que le Sénat fait fausse route en cherchant une solution à l'extérieur de la fonction publique.

Elle accuse le gouverneme­nt conservate­ur précédent d'avoir, par «décision idéologiqu­e», préféré ne pas explorer la possibilit­é d'un système de paye créé à l'interne lorsque Phénix a été imaginé.

«Je sais que ce n'est jamais facile pour un gouverneme­nt d'abandonner un système qui a coûté aussi cher en ressources humaines et financière­s. Mais à un moment donné, il faut avoir le courage de réduire ses pertes et de faire ce qu'il faut pour avoir des résultats», a insisté Mme Daviau.

 ?? - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick ?? Debi Daviau, mardi, à Ottawa.
- La Presse canadienne: Sean Kilpatrick Debi Daviau, mardi, à Ottawa.

Newspapers in French

Newspapers from Canada