Une recrue anglophone heureuse de s’exprimer en français
Bailey Lemieux a choisi le sport et la culture en jouant au volleyball chez les Aigles Bleues
L’assimilation est un phénomène bien réel au Nouveau-Brunswick. La recrue de l’équipe de volleyball des Aigles Bleues de l’Université de Moncton, Bailey Lemieux, est bien placée pour en parler, elle qui tente de raviver la flamme du français dans sa famille.
L’athlète âgée de 18 ans a vécu en anglais toute sa vie, mais c’est à l’Université de Moncton qu’elle a choisi de poursuivre ses études postsecondaires.
Pour elle, il s’agit d’un choix sportif, mais surtout culturel.
«Mon arrière arrière-grand-père du côté de ma mère était francophone. Les jeunes de son âge riaient de lui parce qu’il parlait français et qu’il vivait dans une communauté majoritairement anglophone (Grand Manan)», explique celle qui a complété son secondaire au Fredericton High School.
«À cause de ça, il n’a pas voulu enseigner le français à ses enfants. Ce serait donc vraiment bien si je pouvais ramener cet amour de la langue française dans ma famille», ajoute-t-elle.
Lemieux se dit choyée de pouvoir étudier la psychologie en Acadie.
À 5 pieds 10 pouces, la joueuse de centre n’est pas la plus imposante, mais pas question de se laisser manger la laine sur le dos par quiconque. D’ailleurs, elle a brillé lors des derniers Jeux du Canada à Winnipeg, sous les ordres de Monette Boudreau-Carroll.
«Je ne sais pas exactement où on va se situer par rapport aux autres, mais je sais que nous allons avoir une très bonne équipe cette saison. Personnellement, je veux avoir un rôle de premier plan avec les Aigles Bleues. Je veux prouver à tout le monde que même si je suis une recrue, je peux tenir mon bout face à des filles âgées de 20 ou de 21 ans. Je veux faire mes preuves.»
Bailey Lemieux déborde de confiance sur le terrain. L’athlète de Fredericton a eu un bon avant-goût de son nouveau milieu cet été puisqu’elle a évolué avec trois futures Aigles Bleues (Jessie Robichaud, Nikki Jamieson et Telia Gaudet).
«J’ai joué avec l’équipe des Jeux du Canada avec Monette. Je savais donc à quoi m’attendre en terme de rythme du jeu et de vitesse», souligne-t-elle.
«Le fait d’avoir déjà joué avec Jessie, Nikki et Telia m’a beaucoup aidée quand je suis arrivée au camp. Je savais à quoi m’attendre et je savais que j’avais des amies pour m’appuyer dès le début», mentionne-t-elle.
La recrue a l’air d’un véritable poisson dans l’eau sur un court de volleyball.
«Le volleyball, c’est comme une pause de la réalité, de la vie de tous les jours. Pendant deux heures, on donne tout ce qu’on a et ça nous donne un beau sentiment d’accomplissement. C’est très plaisant de pouvoir se pousser à fond dans un sport.»
L’entraîneure-chef Monette BoudreauCarroll pense que sa recrue possède tous les outils pour devenir une joueuse d’impact dans le circuit du Sport universitaire de l’Atlantique.
«Elle se débrouille bien comme recrue. Elle a moins de pression parce qu’elle a eu un été solide avec les Jeux du Canada. C’est un bon début, mais elle a encore beaucoup de choses à apprendre», mentionne-t-elle.
«Le talent, le travail et le vouloir sont là. Mais il ne faut pas oublier que c’est sa première année. Elle va avoir des hauts et des bas au cours de la saison. Il va falloir être patient avec elle.»
Si elle reconnaît que la joueuse de Fredericton a encore des croûtes à manger, le potentiel est là.
«C’est une fille extrêmement rapide. Je pense qu’elle va éventuellement remplir les souliers de Rachel Lemoine. Elle a un bon service et beaucoup d’énergie sur le terrain. Déjà, les autres équipes doivent l’avoir à l’oeil. C’est plaisant de voir qu’elle a déjà une certaine réputation dans la ligue.»
Venant de quelqu’un qui a été choisi entraîneure de l’année par Volleyball Nouveau-Brunswick en 2017, les compliments ont du poids.
«Elle va certainement devenir une joueuse d’impact. Elle a l’air d’avoir vraiment du plaisir sur le terrain. Ce n’est pas une fille qui cherche la gloire. Elle veut juste faire son travail et devenir aussi bonne qu’elle est capable de devenir.»
«Je voulais améliorer mon français, parce qu’au Canada, particulièrement au NouveauBrunswick, le fait d’être bilingue est quelque chose qui peut vraiment nous aider sur le marché du travail. Je dirais aussi que j’aime vraiment le programme de volleyball ici», raconte-t-elle avec des yeux brillants.