Conservons l’expertise locale
La décision du Réseau Vitalité, appuyée par le gouvernement, d’embaucher une nouvelle infirmière à Edmundston pour administrer les traitements de chimiothérapie à l’hôpital de Saint-Quentin n’est pas une solution viable à long terme. Tout porte à croire que c’est une façon de calmer le jeu pour mieux abolir le service d’ici quelques années. Il est illogique de penser qu’une seule infirmière pourra à la fois combler les besoins à Saint-Quentin et à Grand-Sault.
Nous devons maintenir une expertise locale. Nous avons deux infirmières qualifiées avec une longue expérience à Saint-Quentin qui suivent des formations annuelles pour maintenir leurs compétences. Dans notre région, le taux de cancer est très élevé et les nouveaux cas se multiplient. Recevant moi-même des traitements de chimiothérapie, je peux témoigner de l’importance pour le patient de les recevoir près de chez lui. J’ai toujours été satisfait des soins reçus à Saint-Quentin. Il est déjà difficile de vivre avec la maladie, nous n’avons pas besoin de stress additionnel.
Il y a quelques semaines, une représentante du Réseau Vitalité m’a contacté pour me dire que je ne pouvais plus continuer à recevoir des traitements à Saint-Quentin, car ce n’était pas sécuritaire alors que j’en recevais depuis près de trois ans. En plus d’être un manque flagrant de respect pour nos infirmières locales, il s’agit d’un manque de considération et d’humanité envers une personne atteinte d’une maladie grave.
Il est incompréhensible que du jour au lendemain, les infirmières n’aient plus les compétences nécessaires à l’administration de traitements. La nouvelle norme du Réseau Vitalité devrait inclure les années d’expérience comme substitut au volume de traitements, ce qui serait plus conforme aux réalités des régions rurales. Il s’agirait d’une vraie solution. Il faut agir rapidement, car dans quelques années, nous aurons perdu notre expertise locale si nous ne la maintenons pas.