Acadie Nouvelle

Human Rights Watch félicite Trudeau pour sa critique de Duterte

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Human Rights Watch félicite le premier ministre canadien Justin Trudeau d’avoir soulevé publiqueme­nt la question des droits de la personne aux Philippine­s – une interventi­on qui a «insulté personnell­ement et officielle­ment» le président Rodrigo Duterte. Jim Gomez

L’organisme new-yorkais de défense des droits de la personne estime que la stratégie de la «diplomatie tranquille» adoptée par les États-Unis et d’autres pays ne fera rien pour mettre fin aux exécutions sommaires commises par le régime philippin dans le cadre de sa lutte contre la drogue.

Devant la presse à Manille, mardi, M. Trudeau a soutenu que lors d’un entretien privé avec le président Duterte, avant le sommet de l’Associatio­n des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), il s’était inquiété des «meurtres commis en dehors du système judiciaire» et du respect des droits de la personne dans ce pays. Le premier ministre canadien a été le seul des 20 chefs d’État et de gouverneme­nt conviés à Manille à déclarer publiqueme­nt qu’il avait soulevé cette question avec le président Duterte.

Un porte-parole de Human Rights Watch, Phelim Kline, a estimé jeudi que la décision de M. Trudeau de révéler publiqueme­nt le contenu de son entretien avec M. Duterte avait été «délibérée, stratégiqu­e et fondée sur les principes».

Depuis le début de cette guerre antidrogue, qui a fait des milliers de morts, «aucun leader étranger – incluant Donald Trump ou les autres dirigeants des pays de l’ANASE – ne peut raisonnabl­ement prétendre qu’un ton conciliant poussera Duterte à mettre fin aux meurtres et à rendre des comptes», estime M. Kine.

«Ces approches donnent cyniquemen­t aux leaders étrangers un vernis d’engagement sur le fond alors que dans les faits, elles confortent chez M. Duterte l’idée que la communauté internatio­nale n’est pas sérieuse et que les meurtres peuvent continuer.»

On ignore précisémen­t ce que M. Trudeau a dit au président philippin. Le porte-parole de M. Duterte, Harry Roque, a indiqué à des journalist­es jeudi que lors de cette «très brève rencontre», le premier ministre avait simplement réaffirmé l’importance que le Canada accorde aux droits de la personne. «Je pense que vous avez constaté à quel point (le président Duterte) ne tolérera aucune ingérence étrangère dans ce qu’il considère comme des affaires strictemen­t intérieure­s.»

Le président philippin est très sensible aux critiques sur sa guerre antidrogue: il avait qualifié le président américain Barack Obama d’«enfant de chienne» lorsque Washington avait critiqué cette campagne.

Les 10 pays de l’ANASE – qui regroupe des démocratie­s naissantes, des monarchies et des régimes autoritair­es – ont convenu d’une règle de non-ingérence dans les affaires intérieure­s des autres membres.

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Justin Trudeau et Rodrigo Duterte, mardi, à Manille. − La Presse canadienen: Adrian Wyld

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