N.-B.: AUCUN RISQUE DE MANQUER DE CANNABIS
Afin d’être prêt lors de la légalisation du cannabis à usage récréatif l’été prochain, le Nouveau-Brunswick vient de parapher une entente d’approvisionnement avec le producteur Zenabis.
Lorsqu’il a rencontré ses homologues des autres provinces plus tôt cette année, le premier ministre Brian Gallant n’a pu faire autrement que d’aborder avec eux la question de la légalisation du cannabis à des fins récréatives. L’une des inquiétudes soulevées était justement de savoir s’ils allaient disposer de sources d’approvisionnement suffisantes avant l’entrée en vigueur de la nouvelle législation.
Depuis, le Nouveau-Brunswick ne s’est pas tourné les pouces. En fait, la province serait la première à avoir assuré son approvisionnement en cannabis auprès de producteurs accrédités.
Après les entreprises Canopy Growth et Organigram, c’est au tour de Zenabis de s’entendre avec le gouvernement provincial et de signer un contrat d’approvisionnement de cannabis. La province voulait du coup s’assurer d’un produit de qualité et couper l’herbe sous les pieds du crime organisé.
«Du jour au lendemain, le cannabis à des fins récréatives deviendra légal au pays. On va donc se retrouver avec une demande pour ce produit. L’idée, pour nous, c’est d’être le plus prêt que possible lorsque cette journée arrivera», explique le premier ministre Gallant.
L’entente en question est majeure pour l’entreprise, soit quatre millions de grammes de cannabis. La valeur marchande de cette commande est approximativement de 40 millions $ à 50 millions $. Bref, au rythme où vont les choses, on ne risque pas de manquer de cannabis au Nouveau-Brunswick l’an prochain.
Toujours selon le premier ministre, il s’agit d’une entente positive sur toute la ligne puisqu’elle permettra autant d’assurer un approvisionnement constant et de qualité aux futures succursales de vente de la province que de consolider l’entreprise et ses futurs emplois au Restigouche.
«Ça va créer des emplois et des investissements au Restigouche. Au niveau provincial, cela générera également des revenus. C’est une grosse transition pour notre province et on y va un pas à la fois afin de s’assurer que ce soit un succès», indique le premier ministre.
BEAUCOUP DE PLANTS
«Cette annonce confirme nos opérations pour de bon! Nous sommes enfin prêts à nous lancer.»
Le PDG de Zenabis, Kevin Coft, était fier lundi de faire visiter son usine au premier ministre ainsi qu’aux membres de la presse. Mais ce dont il était visiblement le plus fier, c’est de l’entente de principe signée avec le gouvernement provincial concernant l’approvisionnement, l’une des plus importantes du genre au pays jusqu’à présent selon lui.
«L’accord va nous permettre d’accroitre nos facultés de production afin de desservir les besoins (en cannabis) au NouveauBrunswick, mais également ailleurs au pays. Avec nos usines ici dans l’Est (N.-B. et Nouvelle-Écosse) ainsi qu’avec celle de Colombie-Britannique, nous aurons une présence d’un océan à l’autre et deviendrons l’un des plus gros producteurs de cannabis au pays», a prédit M. Coft.
En vertu de cette entente avec le gouvernement et du potentiel du marché canadien, l’entreprise s’attend à créer environ 450 emplois au Restigouche d’ici les trois prochaines années. Pour l’instant, une vingtaine s’affairent dans l’usine d’Atholville. Ce chiffre devrait bientôt grimper à soixante et être suffisant pour garantir la production des 4 millions de grammes de cannabis commandés par la province.
«C’est une occasion immense pour notre compagnie, mais également pour la communauté du Restigouche qui va bénéficier de ces retombées par l’entremise d’investissements et de création d’emplois», a poursuivi l’homme d’affaires.
Produire autant de cannabis n’est cependant pas une mince affaire. Combien de plants seront nécessaires afin de produire 4 millions de grammes?
«Ça va prendre beaucoup de plantes, vraiment beaucoup», souligne tout simplement M. Coft sans trop dévoiler ses secrets. Il assure toutefois que la compagnie sera prête à faire face à la demande et à respecter ses engagements.
Pour le moment, l’entreprise possède plusieurs plants qui doivent servir de base aux premières productions. Selon M. Coft, la compagnie serait à environ 16 semaines d’une première production.
«On est vraiment excités, car ça fait maintenant plus de trois ans qu’on attend cela», dit-il.
ENFIN DU CONCRET
Cette annonce, on l’attendait également avec beaucoup d’impatience du côté d’Atholville. Le maire Michel Soucy a toujours voulu croire au projet, même quand il semblait traîner de la patte. De le voir aujourd’hui si près d’une première production est pour lui un véritable cadeau.
«On a franchi de nombreuses étapes au cours de la dernière année et aujourd’hui (lundi), c’en est une autre énorme. On a enfin quelque chose de tangible, une entente d’approvisionnement. Ça signifie donc qu’on peut désormais parler de croissance pour la compagnie, de création de nouveaux emplois et d’une économie plus prospère pour toute la région», indique-t-il.