FAUX TATOUAGES ET VRAIS SENTIMENTS
En réalisant son premier long métrage, Pascal Plante brasse les codes traditionnels de la comédie romantique. Les faux
tatouages propose une romance des temps modernes, un peu crue, interprétée avec justesse et authenticité. Après avoir présenté ses courts métrages
(Blonde aux yeux bleus et Nonna) au Festival international du cinéma francophone en Acadie au cours des deux dernières années, le cinéaste natif des Îles-de-la-Madeleine est de retour à Moncton avec son premier long métrage de fiction. Il s’agit de sa troisième visite au FICFA.
«Ce que j’aime beaucoup du FICFA, c’est qu’il y a une ambiance familiale, mais avec de belles qualités de projection et une audience qui est grand public. C’est un peu le meilleur des deux mondes. On est reçu comme dans la famille, mais c’est impressionnant de voir ses films sur des super grands écrans», a partagé le cinéaste établi à Montréal. Primé au Festival du nouveau cinéma, Les
faux tatouages raconte l’histoire d’une idylle entre Théo, 18 ans, et Mag, 19 ans. Le jour de ses 18 ans, Théo (Anthony Therrien) fait la rencontre de Mag (Rose-Marie Perreault) après un concert punk rock. La jeune femme l’aborde dans un café en lui parlant de tatouages. Théo qui s’apprête à quitter Montréal pour La Pocatière est à un tournant de sa vie. Ce n’est certainement pas le meilleur moment pour tomber amoureux. Malgré tout, il engage une relation avec cette jeune femme un peu rebelle à l’attitude désinvolte. Ces deux êtres indépendants qui s’aiment et qui sont bien ensemble expriment leur amour avec un soupçon de détachement. Leur histoire d’amour sans flafla sera de courte durée, puisque Théo doit quitter la ville dans deux semaines.
«C’est souvent à cet âge-là qu’on commence à vivre des expériences qui sont des fois plus que des petites amourettes. Je voulais traiter de tout ça sous le prisme des relations d’aujourd’hui, de l’amour au temps des médias sociaux. Il y a un rapport à l’attachement qui est peut-être différent», a-t-il expliqué.
Sur le plan plus personnel, il estime que son film est une lettre d’amour nostalgique à ses premières amours. Étant lui-même dans la vingtaine, il se sent près de cette jeunesse qu’il porte à l’écran. Il aime cette énergie, cette fougue et cette fébrilité. Drame léger, sans grands soubresauts, Les
faux tatouages ressemble beaucoup à une chronique sentimentale. Les acteurs incarnent ce récit urbain avec beaucoup de naturel, d’authenticité et une grande justesse. Le tournage de cette production à petit budget s’est étendu sur 15 jours seulement. Le réalisateur a imaginé son film dans un désir de naturel et d’authenticité. Il a passé en audition plusieurs jeunes comédiens avant d’arrêter son choix. Il cherchait la petite étincelle qui fait en sorte que la chimie passe entre les deux personnages.
«Quand on n’a pas les sous, on met l’ambition autrement. C’était d’en faire un film auquel on peut s’attacher avec des acteurs qui ressortent. On a travaillé sur les forces. Les comédiens étaient très préparés et très justes.»
Parallèlement à cette idylle, un drame se cache dans le passé de Théo; possiblement un accident, sous l’effet de l’alcool ou non. Or, le réalisateur a choisi de demeurer vague sur cet aspect. Il ne fournit que quelques indices sur ce possible incident pour permettre au spectateur de reconstituer une partie du cassetête. Le cinéaste confie que cet élément a été le plus délicat à traiter lors du montage. Il ne voulait pas tomber dans le pathos, alors il a préféré laisser planer une part de mystère sur cette affaire. Quand Théo rencontre Mag, c’est un peu elle qui le ramène à la vie.
Le réalisateur puise la plupart de ses idées de scénario en regardant d’autres films, surtout lorsqu’il note une carence.
«Il me semble qu’on a rarement vu un sujet traité avec cet angle-là. C’est venu d’une façon un peu réactionnaire, surtout au genre de la comédie romantique qui est très codé», a-til ajouté.
Les faux tatouages est à l’affiche à l’Amphithéatre Jacqueline-Bouchard de l’U de M, jeudi à 19h. Il sera précédé du court métrage Pre-drink de Marc-Antoine Lemire.