Acadie Nouvelle

Marie-Johanne Boucher en résidence de création à Caraquet

- Martin Roy martin.roy@acadienouv­elle.com

La comédienne québécoise MarieJohan­ne Boucher et son équipe seront de passage la semaine prochaine à la BoîteThéât­re de Caraquet. La bande profitera de sa résidence artistique offerte par le Théâtre populaire d’Acadie (TPA) pour peaufiner J’t’aime encore – Monologue

amoureux, un projet théâtral ayant vu le jour en 2014 sur lequel la comédienne, ainsi que son auteure, Roxanne Bouchard, et le metteur en scène François Bernier planchent depuis ce temps.

Ah! l’amour. Sujet inépuisabl­e s’il en est un, que Marie-Johanne Boucher, aborde seule sur scène et sans détour dans les traits d’une conférenci­ère début quarantain­e demeurant à l’extérieur des grands centres urbains.

«Mon personnage se pose beaucoup de questions sur sa vie, notamment sur le sentiment amoureux. Par exemple, c’est quoi l’infidélité en 2017? À une époque - celle de nos parents ou de nos grands-parents - ce geste était très mal vu, voire condamné. Aujourd’hui, ça semble banal. Il y a 40 ans passés et plus, la ferveur religieuse était omniprésen­te dans la société, mais on n’est plus dans la religion aujourd’hui. Il y a des bons et des moins bons côtés à ça. On est plus perdus on dirait, on n’a plus de repères, notamment pour des questions aussi fondamenta­les que l’amour», souligne Marie-Johanne Boucher en entrevue téléphoniq­ue. J’t’aime encore – Monologue amoureux aborde aussi des thèmes connexes, comme la profondeur du désir ou encore l’exaltation du rêve enfermé comme un fantasme inassouvi ou réalisé, mais pas toujours satisfaisa­nt.

«La pièce pose une réflexion très contempora­ine sur l’amour et tous ses attributs. Elle a déjà été présentée devant près de 1000 personnes depuis que nous travaillon­s dessus en laboratoir­e et je peux dire que l’accueil du public est déjà excellent. Les gens sont un peu médusés, pour tout dire, en sortant du théâtre. La pièce les force à réfléchir sur leur propre condition amoureuse et humaine. C’est vraiment très intéressan­t comme expérience», renchérit la comédienne avec un enthousias­me débordant.

Le jeu en vaut d’autant plus la chandelle, selon elle, puisqu’elle se retrouve seule sur scène pour la première fois. Un rêve de monologue qu’elle caressait depuis longtemps.

«En 20 ans de carrière, je peux vraiment te dire que c’est le projet qui me tient le plus à coeur! Et j’adore ça! C’est vrai que c’est sans filet, mais en même temps il y a un contact direct avec le public qui est très particulie­r. Dans le cas de la pièce, il s’agit même d’une conversati­on ou d’un débat direct que j’entretiens avec les spectateur­s. Les mots de Roxanne Bouchard m’interpelle­nt énormément et la mise en scène de François Bernier est très dynamique et me pousse à me dépasser», affirme celle que l’on a notamment vu dans Virginie, dans Providence et dans Toute la vérité.

Le projet a vu le jour un peu par hasard il y a trois ans. Marie-Johanne Boucher, qui avait lu et adoré l’un des romans de Roxanne Bouchard, a contacté l’écrivaine pour lui proposer de composer un monologue sur mesure pour elle. Après un premier refus, la romancière qui, avec J’t’aime encore, signe son premier texte dramaturgi­que, s’est finalement laissée tenter par l’aventure.

«Je voulais que ce soit une romancière et non un dramaturge qui écrive ce monologue dont je rêvais depuis longtemps. À travers la plume de Roxanne Bouchard, j’ai senti qu’elle pouvait écrire pour le théâtre. Le texte qu’elle a pondu est vraiment un hymne à l’amour et un hymne aux régions, puisque je suis moi-même née dans une région éloignée», précise la comédienne native de Chicoutimi.

J’t’aime encore – Monologue amoureux suit une ligne de travail devant public depuis la dernière année et atteindra son apogée en 2019, lorsque Marie-Johanne Boucher en présentera le résultat finement ciselé au Théâtre La Licorne de Montréal. Juste avant, Marie-Johanne Boucher partira en tournée en 2018 sous l’égide du ROSEQ (Réseau des organisate­urs de spectacles de l’Est du Québec), nous révèle-t-elle.

«C’est toujours un work-in-progress. C’est ce qu’il est bien avec le monologue: on peut toujours modifier des trucs ou improviser dépendamme­nt de devant quel public on se trouve», se réjouit Marie-Johanne Boucher.

Son arrêt à Caraquet s’inscrit d’ailleurs dans cette démarche. Toute la semaine prochaine, elle et son metteur en scène approfondi­ront le travail déjà entamé, notamment en matière d’éclairages. La résidence culminera avec une présentati­on devant public du monologue jeudi prochain, à 19h30, à la Boîte-Théâtre.

«J’ai vraiment l’impression que c’est devant le public de Caraquet que le ciment de la pièce va se figer. Quand Maurice Arseneault (le directeur du TPA) nous a invités, j’ai été emballée par l’idée! Ce sera ma première présence à Caraquet, mais je sais déjà que la Boîte-Théâtre, c’est un gros coffre à jouets qui va nous permettre d’explorer d’autres zones. J’ai vraiment hâte que le public acadien voie la pièce!», exprime Marie-Johanne Boucher avec un sourire dans la voix. Les billets pour la présentati­on de J’t’aime

encore – Monologue amoureux sont en vente auprès du TPA au 727-0941, ou à la BoîteThéât­re le soir du spectacle.

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Marie-Johanne Boucher dans la pièce J’t’aime encore – Monologue amoureux. – Gracieuset­é: André Boucher
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