Campbellton et Dalhousie ne veulent pas passer 10 mois sans un député provincial
Les élus municipaux de la circonscription de Campbellton-Dalhousie sont inquiets face à la possibilité de se retrouver sans représentation sur la scène provinciale durant les dix prochains mois.
Bien qu’il n’ait pas encore officiellement remis les papiers de sa démission, le député de Campbellton-Dalhousie, Donald Arseneault, devrait en théorie vivre sa dernière journée de travail à Fredericton jeudi prochain.
Le député, en poste depuis quatre mandats, a été poussé vers la porte après s’être déniché un emploi au sein du Syndicat des métiers de la construction.
Mais voilà, quoi faire pour les dix prochains mois? Attendre l’élection provinciale ou déclencher une élection complémentaire afin de combler le départ du député?
Les maires des quatre municipalités de Campbellton-Dalhousie - les deux villes restigouchoises en question ainsi que Charlo et Eel River Crossing - se sont rencontrés de façon informelle, mercredi soir, afin de discuter de cet enjeu. Et l’optique de passer les dix prochains mois sans porte-parole officielle à l’Assemblée législative est mal accueillie.
«Il n’y a pas eu de consensus officiel à savoir si nous demandions ou non au gouvernement de déclencher une élection complémentaire, mais on était tous d’accord sur une chose: nous n’aimons pas l’idée de ne pas avoir de représentation aussi longtemps», souligne le maire de Dalhousie, Normand Pelletier, avouant au nom de ses confrères qu’il s’agit d’une source d’inquiétudes.
«Nous avons tous beaucoup de dossiers sur la table. On craint que si nous n’avons plus cette voix qui parle pour nous à Fredericton, quelqu’un qui pousse pour nous, cela risque de retarder leur progression et ça, c’est inadmissible. On ne peut pas, dans l’état financière où se trouve notre circonscription, se permettre d’attendre», ajoute-t-il.
Selon le maire, il est peu probable que le premier ministre assigne le député et ministre voisin, Gilles LePage (Restigouche-Ouest), pour remplacer M. Arseneault.
«Et on ne croit pas que ce serait une bonne idée. Il a amplement à faire en ce moment dans sa propre circonscription et je ne suis pas certain que ce serait très apprécié de ses concitoyens. Honnêtement, l’idéal ce serait la tenue d’une élection complémentaire ou, à tout le moins, de s’asseoir avec le premier ministre pour qu’il nous expose son point de vue parce qu’ici, on est inquiet», dit le maire de Dalhousie.
S’il admet que la situation est délicate compte tenu de la proximité des prochaines élections provinciales, le député au coeur de toute cette commotion plaide néanmoins pour la tenue d’une élection complémentaire le plus tôt possible.
«Toute circonscription mérite d’avoir une représentation», estime Donald Arseneault.
Joint à Ottawa, celui-ci a indiqué pencher en faveur de cette option en raison des nombreux projets entamés et qui reste à compléter. En ce sens, il aimerait quitter l’esprit tranquille sachant que le travail se poursuivra sans délai après son départ.
«On parle dans ce cas-ci des municipalités, mais ça va bien au-delà d’elles. Il y a plusieurs organisations, groupe et simples citoyens qui s’attendent à un coup de pouce, à ce que leurs intérêts soient défendus et à ce qu’on cogne à la bonne porte pour eux», ajoute-t-il.
En théorie, la dernière journée de travail du député devrait être le 30 novembre. En pratique, il pourrait toutefois décider de jouer les trouble-fête, ayant toujours l’option de conserver son titre et de siéger comme indépendant. A-t-il encore des doutes?
«Au final, ce qui importe surtout à mes yeux, ce sont mes concitoyens. Ce sont eux qui m’ont élu à quatre reprises. Cela dit, je suis un véritable libéral et même si mon aventure en politique ne s’est pas terminée comme je l’aurais souhaité, je me verrais mal être autre chose», notant que les chances sont très minces qu’il revienne sur sa décision.