«Il n’y a plus de doute: le Black Friday est au Canada»
Le phénomène du Vendredi fou est relativement nouveau au Canada. Il y a à peine dix ans, pratiquement aucun commerce ne misait sur le vendredi suivant le
Thanksgiving américain comme une journée pour offrir des aubaines et attirer les consommateurs. L’importation du Black Friday au Canada a eu lieu vers 2008, quand le taux de change avec les États-Unis a atteint la parité. De plus en plus de Canadiens se rendaient aux États-Unis afin d’y profiter des rabais du Vendredi fou. Les commerces du nord de la frontière subissaient des pertes. Dans un effort visant à rapatrier les consommateurs canadiens, les détaillants canadiens ont décidé d’offrir, eux aussi, des aubaines du Vendredi fou. Le taux de change favorisant les commerçants américains est chose du passé. Mais la tradition du Black Friday, elle, demeure. «Les consommateurs sont habitués à ça maintenant. Ce serait difficile d’arrêter. Il y a aussi plus de détaillants américains au Canada maintenant, et ils amènent leur tradition avec eux», affirme Jim Cormier, directeur atlantique du Conseil canadien du commerce de détail. «Les gens ont réalisé qu’il n’y a pas de raison d’attendre le Boxing Day (l’AprèsNoël) pour faire une grosse vente, parce que de toute façon on allait en faire une pareille», ajoute Jean-Claude Poitras, qui enseigne le marketing au campus de Dieppe du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick. Certains signes laissent croire que l’enthousiasme entourant Vendredi fou s’essouffle. Des consommateurs, cherchant à éviter les foules, se tournent vers leur ordinateur ou leur téléphone mobile afin de magasiner en ligne. M. Cormier encourage les citoyens des Provinces maritimes à continuer à magasiner dans leurs succursales locales, qui «paient des taxes et donnent des emplois aux gens qui habitent ici». «Les consommateurs ont le choix, et les détaillants d’ici sont dans une industrie vraiment compétitive. C’est bon de prendre conscience du fait qu’il y a certains détaillants qui supportent l’économie du Nouveau-Brunswick et de la NouvelleÉcosse, puis il y en a d’autres qui ne sont pas ici.»