États financiers 2016 de Tracadie: un déficit de 111 455$
Après de longs mois de retard, les états financiers 2016 de la Municipalité régionale de Tracadie ont finalement été présentés au conseil municipal jeudi soir. Le déficit s’élève à 111 455$. La présentation s’est faite dans le contexte des révélations exp
Pour l’occasion, une table avec des micros avait été installée devant les membres du conseil. Les sièges étaient occupés par des comptables du cabinet Benoit, McGraw & Paulin et du cabinet E6, basés à Dieppe.
Le spectre des révélations fracassantes du maire sur la gestion de la Ville de son prédécesseur a plané au début de la présentation.
Les vérificateurs comptables assis à l’avant se sont vite retrouvés entre deux feux.
Un conseiller municipal, Denis McLaughlin, qui a été élu sous l’ère de l’ancien maire, a voulu écarter les suspicions contre l’ancienne administration. Il a fait dire aux vérificateurs que les états financiers avaient été jugés fiables depuis plusieurs années, comme c’est le cas pour ceux de 2016.
Un autre conseiller qui a servi sous le règne d’Aldéoda Losier, Jean-Yves McGraw, a ensuite demandé aux comptables s’ils avaient détecté des irrégularités.
Le comptable André Benoit a répondu qu’il y a généralement des lacunes à corriger quand une firme fait des vérifications.
«Avec la Municipalité de Tracadie, c’est sûr que nous avons des écritures de régularisations à faire, comme c’est le cas avec nos autres clients. La Ville a accepté les écritures que nous lui avons soumises comme étant nécessaire», a-t-il précisé.
NOMBRE ÉLEVÉ DE LACUNES
Dans le cas de Tracadie, le nombre de problèmes à corriger pendant l’audit des vérificateurs a toutefois été beaucoup plus élevé que la normale. Une centaine de lacunes ont été soulevées.
Il s’agit d’éléments comme la paie des vacances des employés qui n’ont pas été incluses dans le système comptable depuis quelques années.
Le maire de Tracadie, Denis Losier, a sousentendu que l’administration précédente n’a pas bien fait son travail. Il répliquait de ce fait même aux propos du conseiller McLaughlin concernant la fiabilité des états financiers de son prédécesseur à la mairie.
Denis Losier a rappelé que généralement, il n’est pas demandé pas aux comptables d’enquêter dans toutes les boîtes de factures, de reçus et de documents.
«Ce n’est pas au cabinet de faire les états financiers, c’est à la Municipalité. Dans le sens que les comptables, en principe, prennent connaissance des informations fournies par la Municipalité. Ils tiennent pour acquis que la Ville remet de la bonne information», a rappelé le maire.
17 MANQUEMENTS
Il arrive toutefois que les comptables constatent des failles ou des lacunes dans le contrôle interne. Une lettre de recommandations sera bientôt envoyée à Tracadie avec des éléments à corriger.
Ce n’est pas la première année que des recommandations seront faites. L’Acadie Nouvelle a fait une demande d’accès à l’information à la Municipalité pour avoir les recommandations des dernières années, mais la Ville a refusé de les rendre publiques.
De leur côté, les comptables sur place jeudi n’ont pas voulu nous les divulguer. Selon leur fonctionnement, c’est à la Municipalité de décider ce qu’elle corrige et ce qu’elle rend public.
Le directeur général de Tracadie a néanmoins indiqué en entrevue à l’Acadie Nouvelle jeudi soir qu’il y a un vide abyssal au niveau du contrôle dans la Municipalité. Il a comptabilisé au moins 17 manquements.
«Il y a des manquements lors de l’achat, il n’y a aucun bon d’achat. Il n’y a aucun contrôle au niveau de la paye. Aucun système de vérification des dépenses. Aucun système électronique de paie, tout est fait manuellement et personne ne peut vérifier. Aucun contrôle sur le système d’utilisation des véhicules. Aucun contrôle pour le système d’inventaire», a énuméré le directeur général, Daniel Hachey.
EXPLICATIONS DU DÉFICIT
Alors qu’il y avait eu un surplus de près de 50 000$ en 2015, l’exercice financier de 2016 s’est conclu avec un déficit.
Il a été possible d’en apprendre un peu plus sur les raisons du déficit, que l’administration explique entre autres comme des erreurs nécessitant des correctifs.
Par exemple, les vacances des employés n’avaient pas été inscrites dans le système comptable depuis quelques années alors qu’elles auraient dû l’être. Cela représente une facture de près de 90 000$.
Le paiement d’une facture d’un consultant en ingénierie a également fait pencher la balance. Des conflits avec la Municipalité ont retardé le paiement. L’administration n’a pas voulu nous dévoiler le nom du consultant, mais celui-ci a finalement reçu un montant de près de 100 000$, moins que ce qu’il réclamait à la base.