Acadie Nouvelle

Un demi-siècle pour Développem­ent et Paix

Plusieurs célébratio­ns ont eu lieu cette année pour souligner les 50 ans de Développem­ent et Paix. Aujourd’hui, une messe a lieu à l’Oratoire Saint-Joseph du MontRoyal afin de marquer la fin des célébratio­ns au niveau national. Chez-nous, à Edmundston, Mg

- Serge Comeau scomo@nbnet.nb.ca

C’est au lendemain du Concile Vatican II que les évêques catholique­s du Canada ont créé cet organisme de solidarité internatio­nale pour dénoncer les injustices et favoriser le développem­ent de structures sociales et politiques équitables. Une conviction animait les ouvriers de la première heure: il ne peut y avoir de paix durable sans changement de mentalités et de manières de faire.

Dès 1968, le premier Carême de Partage permet de recueillir plus de 1 million $ pour soutenir une centaine de projets de développem­ent dans 32 pays. Tout au long de son histoire, Développem­ent et Paix a été associé à plusieurs mouvements de progrès social.

Qu’il suffise de nommer le premier grand appel national de générosité pour soulager la famine au Biafra en 1969. Le soutien aux paysans au Brésil dans leur lutte pour garder leur terre. Les campagnes contre l’apartheid en Afrique du Sud. La reconstruc­tion à la suite du génocide rwandais, du séisme haïtien ou de tsunamis en Asie. La mobilisati­on contre la militarisa­tion et le réchauffem­ent climatique. Enfin, la dernière campagne met les femmes au coeur du changement. Cette campagne est un hommage à celles qui permettent une paix durable dans les communauté­s du monde entier. Il y a toutes ces femmes qui font preuve de créativité audacieuse pour cacher les atrocités de la guerre à leurs enfants.

Celles qui travaillen­t péniblemen­t pour se remettre des bouleverse­ments sociaux. Celles qui ont survécu à des actes de violence sexuelle lors de conflits et qui demandent réparation. Parmi ces artisanes de paix, il y a aussi celles qui s’engagent pour être aux commandes de la société.

Les femmes ne vont pas en politique uniquement pour briser le plafond de verre. Audelà de l’image, il y a une autre manière de faire qui les caractéris­e.

Les études montrent que plus on trouve de femmes parlementa­ires dans un pays donné, moins ce pays a de risque de connaître la guerre.

Et que dans les pays où au moins 35% des parlementa­ires sont des femmes, le risque de reprise des conflits est près de zéro.

Nous le voyons autour de nous: les femmes jouent un rôle essentiel dans le maintien de communauté­s en santé. Hélas, elles ne sont pas aussi nombreuses autour des tables où se prennent les décisions. Il reste des écueils de discrimina­tion, de marginalis­ation et de pratiques culturelle­s qui empêchent les femmes de jouer un rôle fondamenta­l dans la constructi­on d’une paix durable.

Il y a des endroits où notre force d’action est grande. Je pense au jour du scrutin. Ou v s’agit de soutenir les femmes qui osent l’aventure. Ou encore en dénonçant des propos ambiants qui sous-estiment leurs capacités. Que ce soit au Parlement, dans les conseils d’administra­tion des entreprise­s ou dans les postes décisionne­ls de l’Église, nous avons autant besoin de «Valérie Plante» que Montréal a montré qu’il en avait besoin.

Cette campagne d’automne vise à conscienti­ser la population canadienne et ses dirigeants à l’apport inestimabl­e des femmes dans l’établissem­ent d’une culture de paix. De plus, les membres de Développem­ent et Paix demandent au gouverneme­nt fédéral de faire du Canada un pionnier dans l’aide internatio­nale. Nous pouvons donner plus que les miettes qui tombent de nos tables.

Les parlementa­ires doivent établir un échéancier précis pour parvenir à un niveau d’aide publique au développem­ent qui représente 0,7% du revenu national brut. Or, malgré ses bonnes intentions, lors du dernier budget, le gouverneme­nt n’a aucunement bonifié l’aide internatio­nale et a plutôt choisi d’augmenter le budget militaire de 70% sur 10 ans.

Ce taux de 0,7% est celui qui a été demandé aux pays riches par Lester B. Pearson lorsqu’il dirigeait une commission de l’ONU… en 1969! Ce taux n’a jamais été atteint! Il est même au plus bas: après un sommet de 0,54% en 1975, il est à 0,26% aujourd’hui. Il serait grand temps de s’y mettre.

Ce serait une belle manière de souligner les 50 ans de cet organisme de développem­ent internatio­nal.

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La dernière campagne de Développem­ent et Paix met les femmes au coeur du changement – Gracieuset­é
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