Shediac: «Une tempête dans un verre d’eau»
Des porte-paroles de la Ville de Shediac réagissent aux allégations de citoyens selon lesquels la construction d’une nouvelle tour d’eau de 4 millions $ a comme but principal de permettre des projets de construction et d’expansion de terrains de camping.
Arthur Melanson, résident de Pointe-duChêne, milite pour la protection des marais et des plages de la région de Shediac depuis des années.
Le porte-parole du Comité Red dot a récemment exprimé publiquement des inquiétudes entourant la construction d’une nouvelle tour d’eau sur le chemin Ohio, dans l’est de la ville. Il soupçonne que les travaux sont motivés par deux importants projets de camping dans le secteur, dont l’expansion de 400 sites au Camping Oceanic.
Des résidents se demandent pourquoi la Ville a décidé d’aller de l’avant avec la tour d’eau en 2017 plutôt qu’en 2021, comme qu’il est suggéré dans son plan quinquennal. M. Melanson affirme que le secret entoure le projet financé par les contribuables de la municipalité.
«C’est sûr que ç’a été dans les procès-verbaux, mais ils auraient pu faire une annonce pour aviser la population. Se sentaient-ils mal à l’aise d’annoncer cela au public? Parce qu’on sait que les gros développements dans ce coin-là sont les terrains de camping.»
Jacques LeBlanc, maire de Shediac, rétorque que rien «n’a été fait en cachette». Il estime que l’histoire est «une tempête dans un verre d’eau».
«Toutes nos décisions de cette envergure sont prises de façon très transparente et très ouverte, à des réunions publiques.»
Le conseil municipal a donné son approbation au projet en mai, ce que l’on peut voir dans un procès-verbal publié sur le site internet de la municipalité. Il a accordé le contrat de construction en août.
Bien que le projet était prévu en 2021, il a été avancé en raison du développement non résidentiel dans le secteur. Il comprend entre autres le nouveau centre des opérations municipales, un nouveau magasin de matériaux de construction, l’expansion d’un centre de distribution de propane et le centre de détention provincial.
Le maire affirme qu’il «n’y a aucune demande faite par les propriétaires du projet proposé du terrain de camping».
«La décision n’a pas été prise pour rendre service à des terrains de camping, qu’ils soient proposés ou actuels. Ç’a été fait pour des projets actuels et pour s’assurer de la longue survie de notre développement.»
De plus, la Ville ne pouvait pas effectuer de travaux sur son réservoir d’eau existant avant que la tour d’eau soit construite.
Cela aurait fait passer le débit d’eau accessible sous les limites nécessaires pour combattre un incendie.
L’incendie à la prison de Shediac en fin août a donné raison à la décision de la Ville.
«La décision est bien calculée. Dans cette région, il y a des zones de pression basse, et on a besoin d’un certain volume pour assurer la protection de la population au niveau des incendies.»
La construction de la nouvelle tour d’eau doit se terminer en août 2018.
Afin d’effectuer le projet, la municipalité a fait une demande d’emprunt sur 20 ans à la Commission des emprunts de capitaux par les municipalités. Le prêt sera payé par le fond d’eau de la Ville de Shediac. M. LeBlanc a tenu à préciser que la ville n’a pas demandé de subventions aux gouvernements provincial ou fédéral.